conflits sociaux

Des conflits sociaux.

La France souffre particulièrement de l’incapacité des partenaires sociaux à résoudre les conflits autrement que par la grève, l’occupation, le chantage…Ce printemps 2003 en est une fois de plus l’illustration.
L’alignement des retraites et plus de 42 ans de cotisation à terme, est-ce juste ? Non et cela ne peut pas l’être dans un premier temps. Une inégalité de traitement existe entre ceux qui sont actuellement retraités après 37,5 années de cotisation, ceux qui cotisent déjà 40 ans et ceux qui demain cotiseront 42 ans ou davantage. Voilà une génération du Babby Boom dont les parents ont travaillés durs qui ont travaillé peu, qui vont vivre vieux, qui ont été incapables de faire des enfants en nombre suffisant pour assurer leur retraites face à une génération babby crunch qui va devoir jouer les fourmis pour entretenir les cigales. La fonction publique est en ligne de mire.
Comment pour les humbles citoyens que nous sommes se faire une idée de ce qui en la matière relèverait d’une justice équitable ? Quelles institutions représentatives pourraient être en mesure de trancher entre les différents intérêts ? A qui confier la lourde tâche de décider en conscience?
Une chose est sure le principe de la retraite par répartition malgré sa patente fragilité financière aux fluctuations démographiques reste en dehors du champs de discussion, tout juste a-t-on le droit d’y réfléchir. Comment financer les dépenses des retraités. Quelque soit le modèle, répartition ou capitalisation, ces dépenses comme celles des enfants, des chômeurs,…, de tous ceux qui ne peuvent participer à l’effort de production est à la charge de ceux qui produisent et plus particulièrement ceux qui produisent des biens et services marchands. Plus le ratio actifs secteur marchand/population totale que l’on pourrait appeler le taux d’activité marchand baisse plus la charge sur la valeur ajoutée marchande produite augmente. Certes les retraités représente un marché, mais ne nous leurrons pas le panier leur est offert par ceux qui l’on produit. En effet, les retraites sont financées soit par le produit des impôts taxes et cotisations des actifs employés du secteur marchand pour la répartition, soit par les dividendes, les intérêts et plus value versés aux fonds d’investissement en ce qui concerne la capitalisation. Ceci constitue dans tous les cas un prélèvement sur la valeur ajoutée marchande produite.
Car il faut bien comprendre que la viabilité de ces systèmes ne dépend au fond que du montant de valeur ajoutée marchande produite. Ce qu’on appelle communément la croissance du secteur marchand. Il en va ainsi des systèmes de retraite mais aussi de l’assurance maladie, de l’assurance chômage et de la continuité des services et prestations de l’Etat, les fameux services publiques dont le public est très régulièrement privé pour motif de mouvement sociale, le mouvement qui paralyse voilà qui est paradoxal.
Or, cette valeur ajoutée marchande si essentielle à notre survie se capte pour bon nombre de produits et services sur des marchés internationaux concurrentiels, pour lesquels le rapport qualité /prix est déterminant. Pour le reste elle provient de l’échange de biens et services marchands non concurrencés par l’étranger à des prix qui prennent en compte l’ensemble des coûts liés à la baisse du taux d’activité marchand.
Si nous augmentons les cotisations comme le préconise certains, ceci se répercutera sur les prix des produits ce qui compliquera nos échanges extérieurs et renchérira nos échanges intérieurs. L’allongement de la durée de cotisation revient quant à elle à augmenter le taux d’activité marchand son impact est a priori neutre sur les coûts. Mais est-ce bien certain ? Théoriquement oui. Mais pratiquement avec un taux de chômage qui grimpe, des emplois publiques qui se multiplient et les plus de cinquante ans qui n’intéressent plus personne sur le marché de l’emploi. La chose est moins certaine. Conserver contre son gré une personne au travail après soixante ans alors qu’une autre de moins de trente ans, au chômage trépigne d’impatience devant sa place. Est-ce très profitable ? L’idée qu’un allongement des durées de cotisation augmente mécaniquement le taux d’activité marchand n’est pas si évidente que cela.
En dernière analyse ce qui garantit les niveaux de retraite, les rémunérations des actifs et les profits des entreprises est une capacité à générer une valeur ajoutée marchande importante. Cette capacité est liée à une augmentation de la qualité des produits et services plus importante que l’augmentation des coûts résultant de la variation du taux d’activité marchand. Il nous faut être inventifs, rigoureux, proches de nos clients, honnêtes et travailleurs en un mot productifs. Sans doute certains post-soixante huit y verrons le signe d’une régression sociale et les alter-mondialistes s’y opposeront, mais il semble que nous y soyons contraints, à moins d’accepter de rogner sur la progression de nos pouvoirs d’achat.

clientélisme

Discours à Populus.

A Rome, au temps de César on achetait les votes, la République, le peuple étaient à vendre, et César a tout acheté grâce au richissime Crassus et au produit de ses conquêtes gauloises. Aujourd’hui les choses ont-elles vraiment changées ? En apparence oui, le nombre d’électeurs impliqués est beaucoup plus grand, les systèmes d’échange sont plus sophistiqués…Mais à y regarder de plus près, que de similitudes.
Comment achète-t-on maintenant les votes ? Par des promesses, qui se traduiront plus ou moins par des lois récompensant sa clientèle et ses gens, comme à Rome. La clientèle politique est segmentée chaque parti politique chaque mouvement exploite une niche dans le grand marché des scrutins, qu’il récompense en fonction des pouvoirs que toi Populus tu lui as confié. On appelle cela répartir les fruits de la croissance et lutter contre les injustices sociales. De ruineuses politiques sans lendemain sont ainsi entreprises, la croissance stagne, l’injustice règne, la désillusion gagne. Les promesses des autres qui ne coûtent qu’à ceux qui les écoutent, finissent par attirer le chaland, l’opposition devient majorité, la politique change, la ruine succède à la ruine, la fiscalité étouffe, Populus s’agite, les rues ne sont plus sures, les bandes font la loi, la lumière des grandes cités attire la misère qui pullule, Populus tu t’effrayes et tu cherches un sauveur. Mais César n’est plus ! Ta destinée t’appartient.
Ne distribue plus de manière inconsidérée aux flatteurs l’ensemble du pouvoir. Garde-en un peu pour toi. Que ta sagesse et ta conscience s’éveille et s’exprime à travers une assemblée qui te ressemble. Voilà ce que je te propose ! Voilà pourquoi je demande ton soutien.
De grâce ne te laisse plus acheter par des promesses sans lendemain, confie à d’autres toi-même le soin de juger du principe de la simplicité et de l’équité des lois. Comprend bien que l’Etat n’est rien sans toi, toi seul crée la richesse, les puissants de ce monde te sont redevables des richesses et des honneurs que tu leur confies, ils ne sont pas là pour agir en maîtres, ils sont tes serviteurs. Ne te laisse plus abuser par les subsides que l’on t’octroie, ce n’est que ton argent que l’on te rend, tu n’as pas besoin d’aumône, tu es naturellement désireux d’agir et d’être utile. Tu cherches dès le plus jeune âge à comprendre et à faire. Ces cubes que, bébé, l’on a empilé et démoli inlassablement des centaines de fois, voilà notre nature profonde, notre inné.
L’assemblée des similaires ou la chambre des 1000 que je soumets à ton vote c’est ta voix au niveau de l’Etat que je veux faire entendre. N’écoute pas ceux qui t’en prétendent incapable. Ton vote te sera dicté par ta conscience. Il y en aura toujours quelques uns parmi vous qui connaîtra suffisamment le sujet pour pouvoir expliquer, certains seront pour, d’autres contre, ils diront pourquoi. Toi tu écouteras, tu discuteras, tu liras, tu t’instruiras de la chose, tu amenderas… A la fin quand ta conscience te le dicteras tu approuveras la loi au 2/3, alors elle sera la loi pour tous, elle sera légère et simple, appréciée du plus grand nombre. Ces 1000 du peuple ne sont après tout que l’équilibre des presque 1000 du Sénat et de l’Assemblée qui ont été accordé par le peuple aux partis. La Politique et la Conscience réunies, voilà le nouveau visage des pouvoirs de l’avenir.
Que ceux et celles que le sort aura désigné restent anonymes, qu’ils délibèrent à huis clos, dans le calme et le réflexion. Nécessité, équité et simplicité voilà les valeurs auxquelles la loi devra répondre.
A ceux qui douteraient de l’existence de la conscience, qu’ils se renseignent on sait que notre espèce pratique une vie sociale tintée d’altruismes autour d’une organisation familiale et affective depuis des millions d’années. A Laetoli en Tanzanie, les empreintes laissées par les pas de nos aïeux australopithèques en témoignent. La métamorphose vers l’homme pensant et conscient d’aujourd’hui est connue dans ces grandes lignes si ce n’est par son détail. La révolution politique industrielle et sociale de ces deux derniers siècles a produit un peuple de plus en plus éclairé qui a développé des systèmes de collaborations complexes et sophistiqués. Que ce peuple ne puisse juger les lois qui vont lui être appliquées est un aberration, presque une injure. Le peuple ne serait-il souverain et éclairé qu’au moment où par son vote il confie sa destinée aux représentants des partis, ensuite il redeviendrait imbécile et incapable.
Non, que ceux qui croient en leurs proches en leurs collaborateurs, en leur mécanicien, leur boulanger, qui croient en l’homme et plus généralement en l’humanité, que tous ceux-là nous rejoignent au moins sur ce point et défendent l’institution de la chambre des 1000, comme juge ultime des lois et des décrets d’application des lois. C’est la meilleure garantie pour une loi respectable et respectée.
Mais Populus, tu sens comme moi que ce n’est pas là que ta conscience sera la plus utile. Pourquoi es-tu si essentiel pour les temps qui viennent ? Certes tu réussiras certainement en quelques décennies à rendre notre société plus riche. Mais cette richesse construite sur une montagne de pauvreté elle te semble fragile. Les dommages pour certains déjà irréversibles que notre activité fait peser sur les grands équilibre de la planète te préoccupent plus que tu ne le laisses paraître. Là, tu sens ta descendance menacée. Confusément, au loin c’est l’humanité même qui est en danger. Peut-être est-ce son destin que de disparaître à l’aube, au sortir d’un grand sommeil peuplé de rêves hantés d’horribles cauchemars. Une humanité, chair de l’univers qui exhalerait son dernier souffle alors que ses paupières s’entrouvrent. Les yeux baignés d’une clarté embuée, elle s’éteint au petit jour, son âme s’évapore à jamais dans le froid sidéral, elle quitte ce corps chaud plein de sang et d’humeur, en partant elle verse une dernière larme. Quel gâchis, quelle occasion manquée pense-t-elle alors qu’un frisson l’envahit.
Moi je n’y crois pas et vous non plus vous n’y croyez pas, je le sais, je le sens au fond de vous. Où est l’inéluctable ? Ne sommes-nous pas en la matière les décideurs ? Qui monte les usines, fabrique les produits, jette les emballages, gaspille l’énergie, déclenche la guerre et le massacre, entretient la terreur, manipule et corrompt. Qui dites le moi ? Dieu des dieux des démons, envoûtement, cynisme, avidité, cupidité, folie ? Non aucun de ces mots, ils ne sont qu’alibis inventés pour apaiser les tourments de notre âme face à nos propres crimes. Nous ne sommes pas des Saints, c’est pourquoi c’est par la règle que nous progressons. Rituels, sacrements, lois, coutumes, traités, commémoration… La règle, son rappel inlassable, les sanctions pour qui l’enfreint. A chaque âge ses règles, les règles de l’enfant, les responsabilités de l’adulte. Partout, une règle s’applique même à la guerre où les crimes sont punis, on est prié de massacrer proprement.
Ce que je veux c’est que toi Populus partout dans le monde, tu disposes d’une chambre de personnes qui te ressemblent que le sort aura désigné parmi celles et ceux qui le désirent. Ces citoyens ordinaires panels de nos populations seront quelques années de leur vie ta conscience puis ils disparaîtront en toi et d’autres les remplaceront afin qu’à jamais ta conscience s’incarne dans les Etats.
Alors, ton destin humanité est immense, des millions d’années que tu te bats avec la matière, pour exister d’abord puis te mouvoir, penser, parler, comprendre , lire, écrire, compter, fabriquer, alors que tes pouvoirs croissent exponentiellement et qu’enfin tu espères avoir les outils pour vaincre la misère, tu dois pouvoir exprimer ton choix, tes choix pour le monde de demain.
Si le sort te désigne un jour, toi qui m’écoutes, rappelle toi les exigences d’une telle charge. La durée de ton mandat, tu n’en tireras ni gloire, ni publicité, ni profit, tu seras muet. Tous les jours tu liras, discutera, expliquera, tu écouteras aussi pour qu’on t’explique. Petit à petit, amendements, mise en garde, discussion, réflexions, conseil… Ne néglige rien car tu nous dois des lois équitables et applicables.

abondance et pauvreté

Discours entre Politicus, Sagitus, le Cyclope et l’Aveugle

L’aveugle.
Vivre la rareté faisait de l’abondance une exception, vivre l’abondance rend la rareté insupportable. Et voilà que nous râlons dès que le service, la lettre, le bus, le train, l’avion, la fusée, le distributeur automatique, le guichetier, le réparateur, la police, les pompiers, ma sœur, tardent ! Que le réseau est en panne, que c’est pourtant pas difficile… L’échec est condamné, des empires commerciaux et industriels naissent et meurent au grès de nos humeurs, entraînant leurs salariés dans la tourmente. L’acte marchand est apatride, tous peuvent se voir un jour répudiés brutalement par le consommateur, Prince des temps actuels. Toujours devancer le désir du Prince voilà le secret pour durer, le Graal qui anime producteurs et publicitaires.
Le consommateur Roi, le père, nos pères cherchaient le durable. Chaque achat mûrement réfléchi, se gagnait durement, par de longues heures de travail. L’apparition du frigo, de la télévision était un événement, qui parfois animait les soirées de tout un immeuble. Mais les fils et les filles du Roi ont bu à la corne d’abondance, insatiables, tout fût d’abord génial, maintenant c’est trop ! Too much ! Les petits princes et princesses s’ennuient, une sourde inquiétude les gagnent, et si tout cela venait à disparaître, l’air, l’eau, les arbres, les animaux. La planète bleue est entre leurs mains et ils commencent à avoir peur.
Alors, on se replie sur soi-même, conserver les acquis, arrêter le temps, échapper au monde autour de nous qui grouille d’affamés, réclamant une part de notre trésor. Etourdis par notre opulence nous les avions oubliés ces millions d’autres nous-mêmes qui vivent encore la rareté. Ils font peur. Les pauvres effraient toujours les riches car comme le disait l’humoriste : « les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées de la réalité des riches », et le pauvre a cet avantage sur le riche de n’avoir rien à perdre, cela le rend totalement imprévisible.
Alors on se rue dans l’avion direction le sud du nouveau monde pour condamner haut et fort le capitalisme ultra libéral sauvage qui mondialise le monde alors que nous on est pour l’anti-mondialisation du monde. Que les riches nourrissent les pauvres et que chacun meurt chez soi ! Taxons Tobin ! Taxons les pollueurs ! Enfermons les savants et les expérimentateurs ! Menons une vie simple faite de surf et de pétards, retournons à la grande mère nature.
Abondance de temps, abondance de biens, abondance de sexe, de technologies, de loisirs, mais toujours rareté du travail. Chacun est si productif que tous ne semblent pas pouvoir travailler. Encore un paradoxe qui heurte. A quoi sert-on ? Et les autres ailleurs qui acceptent des conditions de travail impensables et qui nous piquent tous les jours nos emplois. Une concurrence déloyale entend-on ça et là encore une plaie du capitalisme sauvage et débridé. Taxons social ! Protégeons nos emplois !
Pourquoi s’ériger en modèle, laissons à chacun sa voie pour son développement. N’étendons pas l’exploitation des prolétaires, dont nous sommes déjà victimes, au tiers monde. Ils sont dans la vraie vie. Ces femmes qui parcourent des kilomètres chaque jour pour une trentaine de litres d’eau, elles au moins apprécient la rareté du précieux liquide. Elles respectent l’élément, elles n’éprouvent pas, ces heureuses femmes, le puissant dégoût de soi-même que l’on ressent en ouvrant la bonde pour vider sa baignoire. Non, il faut protéger tous ces gens de la mondialisation, qu’ils gardent surtout leurs traditions qui sont si belles. On imagine mal le plaisir que ressent une petite fille à se faire exciser. Que la circoncision est douce au bébé ! Un bon mariage arrangé vaut tous les amours du monde !
Et puis en y réfléchissant bien le sous développement est une chance pour le monde, car si tous nous avions la même consommation de biens et d’énergie, la même production de déchets et de rejets, la même consommation d’eau… Le monde n’y survivrait sans doute pas longtemps. Après tout nous vivons un darwinisme économique et social, les plus aptes survivent. La règle est assez claire, que les puissants consomment et polluent toujours plus, tant pis pour les pauvres, ils n’ont pas eu de chance, ils sont nés au mauvais endroit au mauvais moment. C’est ainsi.
Accepter le monde tel qu’il est voilà sans doute la plus sage des attitudes.

Cyclope

Voilà bien un défaitisme révélateur de la décadence de notre époque conséquence de la faillite du système de gestion socialo-communiste et technocratique des affaires de la Nation.
Oui, il faut préserver notre culture et nos emplois.
Oui, il faut renvoyer chez eux tous ceux qui contestent notre belle Nation, sifflent notre hymne national.
Ce n’est pas par l’attentisme que nous y parviendrons, on est citoyen par le sang et non par le hasard d’une émigration d’un voyage ou de vacances !
Non, ce sang que nous revendiquons, il faut être prêt à le verser pour défendre la Nation. Nous ne laisserons pas diluer la Nation, dans une Europe polyglotte poly forme et poly technocratique, dont on ne sait qui demain en sera membre.
Non, le mouvement National que j’incarne ne l’acceptera pas, cette poly culture informe que l’on nous propose.
Reprenons le contrôle de nos frontières, de notre justice, préservons notre belle Nation.
Votre attitude prétendument sage, d’accepter le monde tel qu’il est l’Aveugle n’est que lâcheté !
Il faut agir et vite !

Aveugle

Ah ! Je vois que vous persistez dans votre projet de faire de notre beau pays une réserve de français de sang. Sorte de musée, de sanctuaire culturel ethnologique et génétique.
Mais bientôt il n’y aura plus que des vieillards dans votre zoo folklorique. Peut-être faudrait-il d’hors et déjà provisionner un budget pour d’ici quelques siècles empailler les derniers spécimen. Car à 1,8 enfants par femme, l’issue est inévitable. Oui, je sais qu’en payant des femmes pour la reproduction vous compter sur un sursaut de natalité. Mais si cela ne devait pas se produire. Oh ! on pourra toujours louer des mères porteuses étrangères, leur implanter de bons ovules de françaises fertilisés in vitro par un bon spermatozoïde bleu blanc rouge. L’accouchement se fera sur fond d’hymne national. Après quelques générations si l’on en croît Lamarck les nouveaux nés devraient venir au monde en chantant la marseillaise ! Voilà certainement un filon pour de nouveaux emplois de proximité.
Avez-vous pensé à prévoir des grillages pour les touristes ? Il faudrait pas qu’ils souillent nos femmes ces salopards. A moins qu’on interdise le tourisme. Ce serait plus sur, parce que … quand on amène nos femmes à l’étranger y’a pas forcement de grillage. Et puis… puisque je préfère ma famille aux autres pourquoi ne pas se faire ça entre nous, après tout, puisqu’on est dans le n’importe quoi.

Sagitus

Ne soyez pas si dur l’Aveugle envers notre ami le cyclope. Ces intentions sont pures, trop pures mêmes. Il a oublié nos origines. L’humanité est un seul peuple. De multiples fois les civilisations se sont croisées, le plus souvent c’est par le fer qu’elles ont réglé leurs conflits. Aucune n’a jamais pu s’isoler dans un vertueux retranchement. Les migrations sont la règle et non pas l’exception. Le monde de demain ne nous appartient pas, seul aujourd’hui compte. Et aujourd’hui, nous ne sommes pas menacés, notre créativité est bien vivante. Elle peut déconcerter parfois mais elle est. Les lumières ont vaincu. Leur esprit s’est mué en lois et en droits. Ces lois et ces droits sont universels nul homme ne devrait les enfreindre, encore moins s’il agit au nom de la Nation qui s’est construite sur ces principes. Le monde appartient à celui qui le valorise, la terre appartient à celui qui l’achète. Pouvons-nous interdire à quelqu’un de tenter par son travail d’améliorer sa condition et celle de sa famille ? Le condamner parce qu’il fuit la misère, la guerre, l’oppression ?
Car ce sont toujours les hommes que l’on condamne et pas les Etats qui pourtant portent une lourde responsabilité en la matière. Notre propre politique est trop souvent directement responsable d’importants exils et de complexes ghetto.
Ce n’est pas par le repli mais par notre force, notre exemple, notre détermination, notre ouverture au monde, que nous convaincrons.
L’aveugle la politique de l’autruche n’est certainement pas de circonstance, le cyclope a raison même si sa solution de réserve à citoyens de sang ne me paraît pas pertinente.

Politicus

Notre pays est confronté à de multiples difficultés que nous nous engageons à combattre avec détermination, dans la concertation. Nous qui sommes en haut nous comprenons cette France d’en bas qui se sent menacée. La République est celle de tous. Nous sommes à son écoute…

Sagitus

Politicus, permets que je t’interrompe. Penses-tu encore pouvoir t’en tirer par de belles paroles. A trop te pencher sur la France d’en bas tu risques de tomber. Qui vas-tu rencontrer, les représentants des multiples lobbies qui peuplent le pays. Cette couverture que chacun tire à soi depuis des années commence à fatiguer. A force de la malmener elle va finir par céder et chacun règlera ses comptes dans la rue. Personne ne cédera rien, l’ambiance est au repli, notre population vieillit le changement lui fait peur. Et moi j’ai peur Politicus qu’à toujours triturer le même système multiplier les sophistications, les exceptions, les exemptions…tu ne rendes les choses tellement opaques, que toi-même tu finisses par t’y perdre. Tu soulèves des espoirs, ne les déçois pas car cyclope te colle à la culotte, chaque déçu il le console et le met dans son escarcelle. Il picore autour de toi se donnant l’image d’une grosse poule réconfortante et chante comme un coq l’avènement du grand jour ou du grand soir. J’ai peur que derrière le volatile ne se cache un renard prêt à dévaster le poulailler pour peu qu’on le laisse entrer. Ta responsabilité est grande, tu t’es présenté en sauveur, ne laisse pas l’histoire te transformer en fossoyeur.

Politicus l’autre

Lorsque l’on parle de plus de justice, de plus de fraternité, c’est à la gauche qu’on le doit. Elle n’a pas eu le temps d’achever son œuvre et nous avons été mal compris. Sans doute s’est-on mal expliqués. Les français, ils doivent comprendre que les solutions c’est la gauche qui les détient, que ce soit en matière de retraite, de chômage, de sécurité,…

Sagitus

De grâce, épargne-nous ton couplet. Tu est aussi proche du peuple que les étoiles le sont de la terre. Tu rêves une société qui n’existe pas. Ton modèle est un pays qui serait géré comme une grande administration. La justice sociale que tu prônes ne repose sur rien. Parmi les différences qui existent entre les êtres lesquelles sont justes, lesquelles injustes ? Qui en décide, toi ? Est-il bon de ramener tout le monde à la norme, à la moyenne, en minimisant les écarts entre les êtres. Penses-tu que les citoyens veulent des destinées médiocres que tu construits pour eux. Une société de règles de normes de bons sentiments, pâle, triste, sans surprise. Protéger les hommes de la vie, les installer dans la routine instituée par des statuts les mêmes pour tous, sous l’agréable tutelle d’un Etat socialiste bienveillant et paternel. Veux-tu continuer à faire croire que tu incarnes la providence ? C’est le capitalisme libéral qui finance ton socialisme, sans lui tu serais exsangue, tu ne pourrais que repartir la rareté. Tu devrais remercier ces riches que tu pilles pour donner aux pauvres en leur faisant croire que les cadeaux viennent de toi. Qui crois-tu tromper ? Mon bon, le système que tu défends repose sur une analyse vieille de plus d’un siècle, de grâce regarde autour de toi, le monde a changer. Dans l’abondance, il n’est plus question de lutte de classes, de dialectique, tout ceci est bien fini. Il serait temps que tu innoves, mais pour cela il te faudrait admettre que le peuple n’est plus un enfant qu’il faut protéger de lui-même.

L’Aveugle

Tu as cent fois raison Sagitus, l’avenir est au centre, ni de droite, ni de gauche. Prendre partout les bonnes idées et les mettre en œuvre.

Sagitus

L’Aveugle je t’en prie, tout à l’heure tu ne voulais rien faire et maintenant tu veux tout la droite et la gauche. Tout ce qui est entre les deux extrêmes, réunir les bords gauche de la droite et les bords droits de la gauche. Peut-être n’as-tu pas tort. Mais j’ai l’impression que cette politique est déjà celle que nous connaissons et elle ne semble pas très appréciée.

L’Aveugle

Sagitus, tu nous fatigues en jouant les donneurs de leçon. Mise à part ton assemblée des citoyens représentatifs tirée au hasard qui sur le principe peut convenir à tout le monde. Même à cyclope, qui se plait à souligner qu’il est pour que le peuple s’exprime. Chacun de nous sait ici que le référendum populaire est compliqué et très aléatoire. Il faut que la question soit bien comprise. La plupart du temps cela ne fait que reproduire les clivages politiques. Le fond est assez peu déterminant, la plupart ne savent qu’approximativement de quoi on traite. L’immense majorité va suivre les mots d’ordre des politiques. Pour tout débat ils devront subir les invectives des uns et des autres, le discours politique est par nature manichéen. Je pense même pour ma part que ce système d’assemblée des citoyens pourrait être aussi étendu à l’échelon régional, voir aussi pour les grandes agglomérations. Cela ne pourrait que favoriser la transparence que nous prônons tous.
Mais je ne vois en quoi cela nous procurerait des solutions à nos problèmes de retraites, d’assurance sociale, d’équilibre budgétaire,…

Sagitus

Au désespoir de te décevoir, j’avoue que je n’ai pas les réponses à tout car je ne connais pas toutes les questions qui se posent. Mais par exemple je suis d’accord avec cyclope pour supprimer les impôts d’activité. Cyclope à pomper Maurice Allais notre prix Nobel national. Mais pas complètement, il ne supprime que l’impôt sur les revenus salariés. Moi je suis pour appliquer l’ensemble de ce que propose Allais. C’est à dire taxer la rente à travers un impôt sur le capital physique et détaxer tous les revenus d’activité.
Regardez par exemple, si l’on négocie habilement entre partenaires sociaux, ce que l’on peut produire. Supposons une entreprise à deux salariés un chef et un sous chef. Le chef payé 100 donne 25 en impôt, il lui reste 75, le sous chef touche deux fois moins que le chef et ne paie pas d’impôt, il a 50 de revenu. Supprimons l’impôt sur le chef mais payons le 85 et donnons 65 au sous chef. L’un comme l’autre sont gagnants et la masse salariale de notre entreprise n’a pas variée. Voilà une mesure simple qui certes prive l’Etat d’une ressource directe, mais qui par la consommation des biens durables et semi durables récupère une recette indirecte via la TVA. Il va de soi que le reclassement et la formation des personnels administratifs devenus inutiles doit être négocié.
Autre exemple la sécurité sociale, le fonctionnement actuel est pernicieux car le patient n’a pas l’impression de payer sa santé. Manchot de gauche mais aussi de droite ont fini par convaincre les français que notre système d’assurance social est gratuit. Rien n’est plus faux, mais l’idée persiste et toute discussion sur le sujet mobilise immédiatement les foules. Sujet tabou, il est interdit d’envisager toucher à l’organisation actuelle si ce n’est pour proposer régulièrement une baisse des remboursements et une hausse des cotisations, car le système est perpétuellement au bord de la faillite. L’affaire est simple en moyenne une dépense de santé de 100 ne coûte directement que 3 au patient. Le reste est mutualisé sur des millions de cotisants. Seul un vigoureux élan de civisme pourrait amener les citoyens à réfréner leur consommation médicale. Le vieillissement de la population n’arrange évidemment rien, car nos vieux souvent seuls trouvent auprès de leur médecin un réconfort que leur famille, leurs proches leur refuse. De l’autre côté les médecins ne peuvent, par serment, refuser leurs services à quiconque le demande. Ainsi il est rare que voyant une personne qui se plaint d’un vague mal partout et surtout au dos, un médecin lui refuse deux ou trois jours de repos. Par acquis de conscience et par habitude il prescrira aisément des examens complémentaires… Il est totalement stupide de penser que les médecins sont capables de restreindre l’offre de soins, autant leur demander de changer de métier.
En matière d’assurance maladie, on confond l’objectif qui est de garantir à tous l’accès à un service de soin de qualité, quelque soit son revenu, et les moyens d’y parvenir. Car si tous les chemins mènent sans doute à Rome lorsque l’on veut s’y rendre, il y en a des plus longs et plus coûteux que d’autres.
Que cherche-t-on ?
- une couverture universelle pour les déshérités
- une assurance maladie
- une assurance invalidité
- une assurance décès
Les moyens pour parvenir à de tels résultats sont nombreux est-on si certain que le système actuel soit le plus efficient ?
Pour ma part, je ne saurais dire exactement tant on peut lire d’informations contradictoires, de plus le système actuel apparaît très opaque même aux spécialistes. Ce qui gêne c’est le manque de comparaison et ce qui bloque est le statut de monopole des intervenants actuels.
Nous sommes devant un monstre broyeur de budgets dont le contrôle nous échappe.
Le système doit devenir transparent, le coût de la santé être connu, les prix affichés reliés à des coûts imputables. Le patient doit pouvoir comparer les compétences, choisir qui va le soigner, pour quel prix, arbitrer. Faire jouer une certaine concurrence. Aux médecins cliniques et hôpitaux de diversifier leur offre avec une complète liberté de tarification.
Les solutions proposées par les gouvernements sont connues, une politique d'épicier accroître les recettes et freiner les remboursements, on fiche les malades et les médecins avec le carnet de santé, ce qui permet de sanctionner les mauvais malades et les mauvais soignants. On ne sait pas encore qui contrôlera les carnets et quel sera le coût de ce contrôle. Enfin, on confie le vote du budget de santé à l'assemblée gage de rigueur, s'il en est, puisque cette même assemblée vote depuis des années un budget de l'Etat qui accumule les déficits.
Que faire ? Car si la critique est aisée l'art est difficile. Je propose: "La solution à étage", son objectif est de rendre au citoyen la responsabilité de son système de santé. Pourquoi "solution à étage", parce qu'elle se fonde sur divers étages d'interventions, trois étages :
Le premier veut que l'ensemble des entreprises crée un fond social établissement par établissement, au plus proche des citoyens, cogérer par les partenaires sociaux.
Le deuxième est constitué par les mutuelles et compagnies d’assurance qui assurent les fonds sociaux et rémunèrent les réserves
Le troisième étage est la caisse régionale et la caisse Nationale qui prend en charge ceux qui ne sont pas assurés par les fonds sociaux.
Au sein de chaque entreprise, on crée un fond social pourvu d'un statut juridique qui le rend insaisissable, huit tâches lui sont dévolues:
-Prélever les cotisations sur la base de ce qui existe actuellement et rembourser les cotisants et leurs ayant-droits, anonymement, suivant une convention établie pour chaque établissement avec des médecins, des cliniques et hôpitaux.
-Créer un fond de réserves rémunéré auprès des établissements financiers et bancaires.
-Payer une cotisation au système régional, aux actuelles caisses de retraites, à l'assurance chômage cotisation inversement proportionnelle au nombre de personnes couvertes, et aux risques de l'activité. C'est à dire que plus le fond social assure de personnes et plus les risques d'accident liés à l'activité de l'entreprise sont importants, moins le fond paye au système régional.
-Constituer pour ses cotisants une retraite par capitalisation.
-Transmettre les dossiers.
-Devenir actionnaire des hôpitaux et cliniques en contrôler l'exploitation et l'investissement.
-Redistribuer les excédents entre l'entreprise et les salariés.
La transition vers ce nouveau système est simple. On part des cotisations actuelles:
Sur 100 de cotisation, le fond social donne 20 de cotisation vieillesse et veuvage, 16 pour le chômage, 4 pour le système régional qui couvre la maladie des retraités et des chômeurs. Ces cotisations permettent de maintenir les pensions retraites, les indemnités chômage, et la couverture maladie des personnes qui ne sont pas couvertes pas les fonds sociaux des entreprises.
Il reste 60 pour le fond social qu'il utilise de la façon suivante:
6 sont épargnés pour constituer un capital retraites, 4 servent à la réassurance, qui permet de couvrir les gros risques, opérations coûteuses, traitements longs et invalidité, ceci jusqu'à concurrence d'environ 1000 fois la prime versée. Les 50 restants permettent d'assurer les salariés et leur famille, ce qui n'est pas dépensé est redistribué, entre l'entreprise et les salariés.
D’autres systèmes que le système actuel sont viables et plus économiques, même pour de petites structures. Le temps manque ici pour expliquer l'évolution dans le temps, notamment le nécessaire reclassement des personnels des caisses actuelles, vers d'autres services.
Cependant, on se rend compte aisément qu'un tel système ne peut qu'encourager les français à être plus vigilants sur leur dépenses puisque ce qui n'est pas dépensé est redistribué sous forme de salaires et de baisses des coûts de production, ce qui, en outre ne peut que favoriser une reprise économique. Pour vérifier la viabilité du nouveau système, le mieux serait de pouvoir l'expérimenter, sur un échantillon représentatif d'entreprises volontaires.
Combiner l’assemblée des citoyens, la réforme fiscale de Maurice Allais, la refonte de notre système de santé, laissez agir et demain ce sont d’autres français qui se réveilleront et un autre monde qui naîtra.
Le pouvoir au peuple, par le peuple et pour le peuple.

L’aveugle
Mais un peuple éclairé, réfléchi, instruit. Pas un peuple lofteur qui déambule au milieu de son ennui, avachi sur canapé, soumis aux passions aveugles de son public. Le citoyen de Condorcet est un être de pensée vertueuse qui n’a rien de commun, avec la multitude baroque qui peuple nos rues…

Sagitus
Douterais-tu des vertus de la démocratie ? N’as-tu pas compris que notre monde tient sur sa multitude, dont le nombre atteint un seuil critique dès que la rareté recule. Depuis bien longtemps on sait que le peuple confie volontiers sa destinée à qui le convainc de sa compétence. N’est-ce pas ce que l’on fait tous quotidiennement en voiture, en avion, au travail,…Nos sociétés sophistiquées reposent entièrement sur ce processus de confiance exigeante envers une multitude d’inconnus. Le monde de demain est sans frontière, la destinée des tribus nationales et ethniques est de se réunir autour de principes universels qu’ils soient scientifiques, éthiques, ou politiques. Les enjeux sont considérables, dans ces multitudes de générations perdues car privées de savoirs, combien d’Einstein potentiels avions-nous ?
Politicus, n’es-tu pas toi-même issu du peuple ? Combien de générations d’obscurs de sans grades et d’analphabètes avant qu’un grand ne transcende les mentalités et les idées du temps par un principe ou une loi universelle nouvelle. Combien de milliards de naissances pour une pensée qui reste et s’imprime dans les mémoires. Chaque connaissance supplémentaire est un nouveau relief qui construit l’image de l’univers. Une méta réflexion qui grignote la digue de l’ignorance générations après générations, vagues succédant aux vagues, répand l’esprit du monde. Découvrir et inventer encore c’est notre seule issue, notre seul salut. Notre meilleure énergie est celle de l’esprit qui donne un sens à la confusion. Dans les replis de la réflexion, dans l’audace réfléchie de la mise en œuvre, dans la profondeur insondable de l’âme se trouvent les réponses à toutes nos questions, les solutions à nos problèmes et les remèdes aux maux de nombre d’espèces vivantes. Répandre au plus vite les outils de la pensée sur le plus grand nombre, telle est l’œuvre que doivent accomplir les générations de ce siècle naissant. Semons les graines du savoir, ensemençons les consciences, arrosons de liberté et les arbres de la connaissance pousseront d’eux-mêmes, que les générations futures nous bénissent à chaque fois qu’elles en cueilleront un fruit.

guerre et paix

Guerre et Paix

« Dans la vie il faut se battre ! », « La guerre économique fait rage ! », « Les victimes du mondialisme et de la globalisation sont légions ! », « les classes sont en lutte, ouvriers/patrons, privé/public, banlieue/ville », « papy boomer/baby looser », « droite contre gauche », « riches contre pauvres », « imaginaire contre raison, cerveau droit ou cerveau gauche », « hommes contre femmes », « finance contre industrie »…
Les métaphores guerrières ne sont plus réservées aux glorieux massacres que représentent les guerres authentiques qui tuent des femmes, des hommes et des enfants tétanisés de terreur. Non la société toute entière jusqu’à l’individu est mentalement organisée autour du combat. Ces combats méritent d’être livrés pense-t-on, pour qu’enfin un jour, justice et harmonie règnent dans les vies.
Alors on cherche frénétiquement les hordes qui se livrent de si terribles exactions. De building en usines, traversant les commerces, piétinant les petits, étranglant les artisans, qui sont ces terribles guerriers qui partout à travers le monde forcent l’honnête et faible consommateur à acheter des produits symboles d’exploitation et chargés de misères ? Où sont-ils ces bourreaux qui nous obligent à donner trente cinq heures hebdomadaire de notre précieux temps pour accomplir leurs funestes projets. Stoppons-là ces pillards qui dévastent, tels des crickets affamés, les belles richesses de notre planète !
Tout groupe social différent de celui auquel on s’identifie est un ennemi (le méchant), qui devient alors le bouc émissaire idéal qui devra un jour expier ses fautes, libérant ainsi l’oppressé parce qu’il devient à son tour oppresseur. Tel est semble-t-il notre choix, bourreau anonyme ou victime anonyme en revanche, tous esclaves du système marchand.
La chasse aux méchants s’avère en générale très instructive aux justes. Car de bureaux en usines, de commerçants en artisans, on ne rencontre que des gens, plein de gens, des milliards de gens à la fois uniques et semblables. Oui parfois, on croise un méchant qui harcèle et martyrise pour son propre plaisir, mais pas de cohortes, pas de légions, pas de corps d’armée organisé au service du mal. On ne rencontre que de simple gens qui ne savent pas les pauvres à quel point ils sont nuisibles à leur propre monde.
Alors sommes-nous tous devenus simples d’esprit, victimes aveugles de terribles marionnettistes qui font de nous de pitoyables guignols ? Ou, ces idées colportées par l’habitude et la paresse intellectuelle ne sont-elles que reliquats de pensées archaïques darwino-marxistes mal digérées ?
Que signifie au XXI° la survie du plus apte ? Qui compose les classes sociales dans des économies de salariés, cadres dirigeants, supérieurs, cadres ordinaires, cadrillons et cadrillonnes, technico et techniconnes, de contre maître et de contre les maîtresses, d’artisans et artisanes du monde ?… Tout cela mérite d’être réexaminé. Peut-être doit-on considérer les fonds de pension et autres intermédiaires financiers comme la nouvelle classe capitaliste qui oppresse, par ses exigences de profit ? Par notre humble épargne, confiée à notre banquier, nous serions devenus nos propres oppresseurs ? Mais alors qui va-t-on sacrifier sur l’autel de la rédemption ? A qui va-t-on demander réparation du préjudice ? Dois-je brûler mon chargé de clientèle ?
Tout ceci n’a aucun sens. Peuples du monde réfléchissez ! Certes l’échange marchand est amoral, c’est-à-dire ni moral ni immoral, ce n’est qu’un moyen comme le marteau est un moyen d’enfoncer un clou. Dois-on pour autant interdire les marteaux au prétexte que de tant en tant on se tape les doigts ?
Stephen Hawkins physicien en chaise roulante n’était pas le plus apte pour représenter la grande Bretagne au cent mètres, il a fait un excellent Prix Nobel. Michel Petrucciani, notre pianiste nain n’était pas prédisposé à une carrière de basketteur, alors il a enchanté les mélomanes du monde entier. Qui est le plus apte, dans nos sociétés complexes ? Chacun est tributaire d’une multitude d’autres qu’il ne connaît même pas.
Qui est au fond notre pire ennemi si ce n’est nous-même, avec nos faiblesses et nos orgueils, nos compromis quotidiens, notre cynisme, notre indifférence, nos remords ravalés, et nos fragiles bonnes consciences ? La première chose à faire n’est-elle pas de nous réconcilier avec nous-même ? Après tout, chacun de nous n’a que quelques décennies d’existence, nous sommes tous des héritiers ou des déshérités de notre famille, de notre nation, de notre culture, de notre religion, de notre espèce même qui lègue ses gènes. Rien ne nous oblige à considérer notre vie comme un combat contre l’autre ou les autres et quels autres ?
A appeler un bœuf un œuf on finit par de plus savoir discerner l’un de l’autre. A voir la guerre partout, on en oublie le sens et la réalité : la peur, la mort ; le deuil ; le vol, le viol, la maladie, le martyr, la misère, la faim, la soif, la fatigue, la peur, l’exode et la destruction. Halte aux combats imaginaires et aux luttes virtuelles, la réalité de nos sociétés comme de biens d’autres est la paix. Cette réalité s’inscrit dans des règles, des droits, des institutions qui protègent plus ou moins efficacement des violences et des dols. Utilisons notre agressivité contre le sort qui s’acharne à rendre les choses difficiles en imaginant des solutions pour les défis d’aujourd’hui et de demain, et laissons les guerres d’hier à leurs morts.

Programme pour la France

Constat
Alors de quoi parle-t-on ? C’est l’effervescence, nous ne sommes plus qu’à quelques mois de la prochaine échéance, le peuple va choisir son « Président » pour les cinq ans à venir. Certainement l’évènement politique le plus important de notre vie démocratique. Là, on décide de l’orientation de la politique de la France, car à n’en point douter celui qui gagne la Présidentielle gagnera l’assemblée. Que nous propose-t-on ? « Une France plus juste », « Plus solidaire », « Plus forte », « Plus prospère »… « Plus mieux » ?
Et oui tout ça à la fois, cela ressemble à une entreprise d’entretien, « On va karscherise », « On va réparer l’ascenseur social », tout le monde va gagner plus, à moins en faire, avec une sécurité accrue. Quel beau pays que la France, « l’exception française », il y a le reste du monde et « l’exception française ». Et oui la française et le français sont viscéralement attachés aux salons qui rasent gratis. La France appartient à ces mondes qui pensent que la réalité se pliera toujours à la volonté ferme du dirigeant éclairé. Une des plus vieille démocratie du monde espère toujours, au fond d’elle-même, l’homme providentiel. Comme la chose est connue des conseillers politiques, tous les candidats à la magistrature suprême sont des femmes et des hommes providentiels, même si leur humilité bien naturelle leur interdit de le clamer haut et fort. Il faut de la subtilité dans le discours, le citoyen peut se montrer susceptible. Surtout que personne ne remette en cause l’infaillibilité et l’omnipotence de l’Etat, car ce serait mettre fin à la grande illusion. Il faudrait alors rendre des comptes… Car ce sont bien les comptes qui reflètent la réalité de notre situation. L’Etat pratique la « cavalerie financière » la charge de la dette est payée par des emprunts et le capital à rembourser ne fait que croître. Prenons le budget de l’Etat en l’an 2004. Que constate-t-on ? Presque 284 milliards de dépenses, un déficit de 44 milliards, les charges financières liées à la dette se montent à 44 milliards et la dette est passée de 995 milliards à 1065 milliards soit 70 milliards d’augmentation. De plus, chaque année on vend une partie du patrimoine, et on multiplie les engagements non financés. A terme, les prêteurs perdront confiance, les coûts de financement exploseront et ce sera le dépôt de bilan, la faillite pure et simple. « L’exception » se heurtera à la réalité, la désillusion risque d’être douloureusement ressentie, surtout pour nos enfants qui nous accableront de légitimes reproches pour s’être laissés bernés de la sorte.
Faut-il ne rien faire pour autant ? Certainement pas ! Il y a même urgence à agir.
Dans un premier temps il faut rétablir l’équilibre budgétaire. Une solution consiste à bloquer les budgets de l’Etat et des collectivités à leurs montants actuels, jusqu’au retour à l’équilibre d’exploitation. Le déficit est alors résorbé en 5 ans sous l’hypothèse d’une croissance moyenne de 2% l’an. Pendant ce temps, On entreprend trois réformes portant sur la fiscalité, le système de sécurité social et de retraite, la constitution française.

Une Réforme constitutionnelle portant :

Sur la représentativité des citoyens
« Il est créé une troisième chambre dont la composition reflètera au mieux la diversité de la société française. Cette chambre siège aux côtés de l’assemblée nationale et du Sénat, dans le respect de la loi.»
Il serait trop long ici de développer le détail et les règles qui sont de toute façon à créer. Mais l’idée générale repose sur la nécessité pour un démocrate de voir le peuple associé au plus près des décisions collectives qui le concerne. Et cela n’est pas simple. Plus généralement se pose la question de la représentativité, particulièrement homme femme. Depuis deux siècles, le principe du représentant élu par le peuple prévaut sur celui du représentant qui ressemble au peuple. A la fin du dix huitième c’était une position de bon sens, puisqu’à l’époque des colons américains et de la révolution française la grande majorité ne sait ni lire ni écrire. L’exigence principale et ce pourquoi on s’était battu étant liés aux garanties des droits fondamentaux, il valait bien mieux en confier la rédaction à des élites éclairées, pour beaucoup juristes, tout en garantissant au peuple la possibilité de choisir par son vote qui serait l’élite. Cet arrangement nous a beaucoup profité et maintenant l’élite est le peuple qui sait lire, écrire dans son immense majorité. Mais aussi concevoir, construire, commercialiser, des fusées, des avions… des ondes, des connaissances, des systèmes, des organisations ainsi que de terribles armes qui martyrisent d’autres peuples qui n’ont pas encore eu l’opportunité d’expérimenter les bienfaits évident de la liberté dans le cadre de la loi.
La question se repose alors du représentant qui ressemble au peuple puisque le peuple est lui-même l’élite. Concrètement servons-nous de nos connaissances en matière de données de panel pour tirer au sort dans chaque segment de population des personnes qui acceptent de siéger de 1 à 5 ans au sein d’une chambre supplémentaire. La chambre des similaires !
Ils voteraient la loi et ses décrets à bulletin secret. Au même titre que l’Assemblée Nationale et le Sénat, ils auraient l’initiative de la loi et pouvoir d’amendements. De plus, ils contrôleraient l’emploi des moyens de la nation à l’extérieur des frontières. Leur Credo « Les Droits de l’Homme » et « L’équité ».
Il est de mon point de vue urgentissime que dans la guerre idéologique, qui prévaut à l’échelle du monde la démocratie réapparaisse de façon fracassante, parce que ses actes seront si équitables, ses manières si respectueuses et sa compassion tellement sincère, qu’elle conquerra à nouveau les coeurs. Autrement nous finirons par perdre cette guerre et expérimenter à notre tour les affres du chaos.
Pour cela il semble préférable de confier le contrôle final au peuple plutôt qu’à une élite que le pouvoir peut enivrer au point d’en oublier l’essentiel. Comme le peuple ne peut siéger dans son ensemble en permanence pour réfléchir, vérifier, comprendre, consulter, anticiper les conséquences des décisions qui engagent le pays, construisons une chambre « échantillon représentatif du peuple » qui ferait tout cela en son nom.

Sur les règles de gestions de l’Etat et des collectivités
« Il ne peut être prélevé au titre des prélèvements obligatoires plus d’un tiers du Produit intérieur brut, sauf dans les situations d’urgence prévues par la loi. »
« L’Etat et les collectivités sont astreints à l’équilibre budgétaire. Sur le moyen terme déficits et excédents se compensent. L’endettement reflètera l’exact contrepartie des investissements, chaque financement ne pourra avoir une durée excédent la durée de vie économique des biens et services acquis en contrepartie ».
Le montant des moyens que la collectivité met en commun et dont elle abandonne la gestion ne peut excéder une part fixe de notre richesse nationale sinon c’est l’ensemble de la société qui s’appauvrit parce qu’elle perd ses forces créatrices. La situation actuelle paraît encore très satisfaisante parce que nous vivons à crédit. Pour ma part je pense que la limite d’1/3 du PIB, pour peu que l’on allège le périmètre d’intervention, est très suffisante.

Une réforme de la fiscalité
Reprendre les préconisations de Maurice Allais, notre prix Nobel d’économie. L’argumentation morale de Maurice Allais mérite d’être rappelée. Lorsque je travaille ou que je risque mon épargne dans une activité de production et d’échange économique marchand ou non marchand je contribue déjà au bien être collectif et je ne dois pas être imposé. Par contre dès que je m’approprie et accumule les propriétés je confisque à mon profit la jouissance de biens rares qui tendent à m’enrichir sans cause, alors j’indemnise la collectivité en m’acquittant d’un impôt. Par ailleurs, tous contribuent par la TVA.
Concrètement cela revient à d’une part à :
Supprimer la taxation sur les revenus d’activité. Les revenus d’activité sont :
- l’impôt sur les personnes physiques
- l’impôt sur les bénéfices des sociétés
- la plus value sur cessions d’actifs (excepté pour les règlements différés)
Et d’autre part à :
Instaurer d’un impôt sur le capital physique :
- assiette : toute personne physique ou morale propriétaire
- base : évaluation du patrimoine physique : terrains, constructions, équipements.
- Formalité : déclaration libre de l’évaluation du patrimoine auprès des cadastres locaux.
Contreparties que ne proposait pas Maurice Allais :
La suppression de l’impôt sur les revenus donne lieu au partage des sommes ainsi disponibles entre :
- les salariés : augmentations des bas salaires grâce à la distribution au sein des entreprises des impôts sur le revenu des plus hauts salaires qui baissent pour se rapprocher des revenus après impôts. Les salaires bruts soumis à l’impôt sont diminués au profit des plus bas salaires : le revenu disponible de l’ensemble des salariés augmente à masse salariale constante.
- L’impôt sur les sociétés est redistribué pour 2/3 sous forme d’intéressement des salariés aux résultats, le solde reste la propriété de l’entreprise.
L’évaluation du patrimoine effectuée sous forme de déclaration libre peut donner lieu à des réévaluations sur la base des transactions constatées.

L’instauration de l’impôt sur le capital physique d’un taux moyen de 2% progressif compenserait la perte de recettes des impôts sur l’activité, allègerait considérablement l’administration de Bercy. On peut s’attendre de plus à une croissance forte de l’équipement des ménages qui générerait des recettes de TVA supplémentaires et stimulerait la croissance.

Pourquoi ces changements. Parce que les tâches qui nous attendent sont bien plus cruciales que nos tracas actuels. Elles exigent d’être économiquement forts. Or, aucune richesse véritable ne provient de l’oisiveté, de l’inorganisation et du découragement. Il faut donc réanimer l’esprit d’entreprise, revaloriser les revenus de ceux qui oeuvrent par leur travail et de ceux qui risquent leur capital quotidiennement. Accroître l’écart entre le revenu disponible des plus bas salaires et les minima d’assistance. Economiser et contrôler nos coûts d’assistance et réserver les moyens collectifs à ceux qui en ont un urgent besoin.

Réforme de la sécurité sociale
Le troisième volet sur la sécurité sociale a pour but de limiter le périmètre d’intervention de l’Etat. Encore une fois c’est à la compétence du peuple qu’il faut faire appel.
L’assurance maladie telle qu’elle fonctionne aujourd’hui souffre d’un mal bien connu : la mutualisation des coûts et l’appropriation individuelle des profits. L’incivisme est récompensé de tout côté lorsque l’arrêt maladie se transforme en jours de congés payés par exemple. De plus, la prise en charge gratuite de certains favorise le phénomène de passager clandestin. Le contrôle administratif de l’offre s’avère inopérant. Enfin, le gigantisme du système le rend opaque et vulnérable à la fraude. Résultat on ne maîtrise absolument plus nos dépenses de santé. Santé qui ne s’améliore cependant pas considérablement puisque l’éradication des principales maladies des pays riches repose plus sur la modération de comportements excessifs que sur la qualité des prestations médicales disponibles. Une personne qui boit, fume, ignore la capote, s’adonne aux stupéfiants, et tout ceci de façon compulsive n’a pas à attendre de solidarité autre que minima de la part de ses concitoyens. Par contre la puissance publique doit tout mettre en œuvre pour tenter de la sortir de ce fâcheux pas. En un mot concentrons nos efforts collectifs sur les accidentés de la vie, et laissons les autres gérer leurs affaires. Lorsqu’il n’est plus question uniquement de maladie mais de confort et de défense d’intérêts particuliers alors la puissance publique doit en partie se retirer, pour concentrer l’effort collectif sur le maintien d’un essentiel.

En matière d’assurance maladie il est proposé d’expérimenter sur un échantillon d’entreprises volontaires le système suivant, dit système à étage :
- Après consultation des salariés une entreprise peut sortir du système actuel pour une durée de 5 ans au moins afin d’expérimenter la solution à étage.

Etage 1 : L’entreprise, ses salariés et ayant droit

- Il est créé au sein des entreprises un fond social qui récolte les cotisations assurance maladie et accidents du travail sur la base des taux actuels. Ce qui concerne la RDS, cotisation vieillesse famille et retraite est reversé comme auparavant.
- La maladie et l’accident des salariés, et ayant droit sont pris en charge directement par le fond social de l’entreprise.
- Le fond social est géré paritairement par des représentants des salariés et de l’entreprise
- Les types d’affections couvertes, les taux de remboursement et les montants maximum par salarié et ayant droit sont définis par des conventions d’entreprise.
- Le fond social négocie des contrats de réassurance en cas d’invalidité partielle ou permanente auprès de compagnies privées et mutuelles (étage 2).
- Le fond social peut placer ses liquidités en bon père de famille et investir dans des centres de soins et de prise en charge, de prévention...
- Chaque salarié et l’entreprise en tant que personne morale, sont détenteurs de parts du fonds social au prorata de leurs cotisations cumulées et apports
- Lorsque le fond est excédentaire on redistribue et/ou on capitalise les dividendes au choix de chaque salarié et de l’entreprise.
- Les comptes sont soumis à approbation annuellement lors d’une assemblée générale accompagnée d’un état sanitaire de la population commenté par le médecin conseil de l’entreprise.
- Les avoirs du fond social sont insaisissables en cas de défaillance de l’entreprise
Les médecins, auxiliaires, et institutions de soins fixent librement leurs tarifs selon les actes effectués. Les patients doivent en être informés au préalable.

L’étage 3 est la part que chaque fond social donne pour la solidarité nationale, vers ceux qui n’ont plus rien, ou en passe de ne plus rien avoir. Gérer par la puissance publique en association avec des ONG. Un minimum collectif ! Que l’on cesse, en France de mourir de froid seul sur un trottoir avant la fin du 21ème siècle ! Cette part est naturellement dégressive par rapport au nombre de personnes couvertes, et fonction du risque social et professionnel encouru par chaque fond social, faute de l’être quel serait l’intérêt d’embaucher un unijambiste, ou une mère de famille nombreuse à tendance asthmatique ?
Il est essentiel que l’ensemble des trois étages constitue une organisation lisible, à la comptabilité vérifiable, aux choix compréhensibles, mettre le citoyen en face de la réalité constitue une urgence. Qui parle de révolution ! Non ce ne sont que de simples expérimentations sur échantillons. Quelques centaines de millier de salariés au sein d’une centaine d’entreprises qui tenteraient de voir comment et par quelles règles librement discutées et consenties au préalable, ils jugeraient équitable de prendre collectivement en charge leur risque maladie. Quant à l’anonymat il est facile de le garantir techniquement autour d’un centre de transactions et de cartes bancaires à puce.
Les remboursements sont actés par la convention entre salariés, entreprises, compagnies d’assurance et mutuelles.
L’idée générale est ici de récompenser dans la population les comportements responsables en matières de santé, au sein de règles consenties et dans la transparence. Garantir à toutes et à tous un socle commun de couverture pour les affections les plus graves et limiter la mutualisation des dépenses de confort. Expérimentons, détectons les effets pervers, observons, amendons, évaluons. Si l’affaire est viable et que les comportements changent, basculons progressivement l’assurance maladie vers ce nouveau système.

Conclusion
Il est possible à l’issue de ces réformes que certains voient leurs situations se dégrader et d’autres s’améliorer. Mais tel n’est-il pas le propre d’un projet politique ? Au total nous avons tous à y gagner. Une chose est certaine, si dans les prochaines années nous ne réussissons pas à maîtriser ni nos finances publiques, ni nos finances sociales, si nous échouons à revitaliser le monde politique autour d’une démocratie plus représentative, alors le conflit s’installera entre les générations, les ethnies, les nations, les dirigeants et le peuple. L’enfer nous ouvrira ses portes. L’essentiel et ce sans quoi rien ne sera possible est la chambre des similaires car elle est la seule à pouvoir transcender les intérêts individuels.
Lorsque nous montons dans un avion, une voiture, un train… Il ne nous vient pas à l’esprit de mettre en doute la capacité et le sérieux de ceux qui ont conçu et fabriqué l’objet. Pourquoi lorsqu’il est question des affaires de l’Etat deviendrions-nous incapables ? Sommes-nous uniquement des citoyens éclairés au moment des votes ? Qui contribue le plus à la grandeur de la France ? Cette multitude qui œuvre quotidiennement à créer ces prouesses technologiques que beaucoup nous envie ou les quelques camelots qui hantent les ministères en promettant la lune ?
Il y a urgence ! Les prospectives à un siècle convergent toutes vers une situation catastrophe. En l’absence de la découverte d’une technologie qui nous libère des ressources fossiles, la tension autour des matières premières qui oppose déjà les puissants ne pourra que croître dangereusement. Ceci combiner avec le changement climatique et démographique inéluctable, dans une ambiance terroriste de surcroît, et on a là, tous les composants d’un cocktail explosif. Notre survie dans notre état de confort dépend de l’intelligence que nous mettrons d’une part à la chasse aux gaspis et d’autre part à la recherche de substituts. L’intelligence commune et le rare génie sont des phénomènes incarnés sur un grand nombre de générations, qui ne se manifestent pas tant que la personne n’a pas acquis la maîtrise des outils intellectuels qui lui offrent la liberté d’apprendre et de créer. C’est une affaire de grands nombres ; Plus nous scolariserons d’enfants à travers le monde plus nos chances de découvrir des solutions seront grandes. Infléchir la stratégie internationale des grandes démocraties de ce monde afin qu’ils collaborent efficacement en matière de développement, qu’il cessent de participer à la prolifération des armes, réorientent les ressources vers l’instruction universelle dans la paix est un choix que seul le peuple représenté par ses similaires constitués en assemblées est en mesure, s’il le désire, d’imposer aux puissants de ce monde.
Si demain le peuple français comme il a déjà su le faire par le passé innovait politiquement et se dotait de cette troisième chambre, inéluctablement il serait vite imité en Europe puis ailleurs. La conscience des peuples pèserait alors certainement sur beaucoup de décisions qui sont actuellement prises au nom d’obscures raisons d’Etat fondées sur un intérêt de la nation de moins en moins clair et non débattu. Beaucoup de choses que nous croyons aujourd’hui impossibles deviendraient alors nos projets.

dialogue politique

Politicus et Sagitus chez Mediaticus

Sagitus :
- En cet été 2001, il fait chaud, très chaud. L’approche des élections dans la déliquescence, la délation, partout on triche. Et la terre qui va mal, les rumeurs les plus folles commencent à gangrener les esprits. La raison, les lumières vacillent. Le progrès et sa fin, qui survivra ? Des continents déchirés aux portes des palais, des milliards d’esprits privés de connaissances, quel gâchis ! Là, des enfants picorent couverts de boue de rares grains de riz qui les sauveront un jour encore, ailleurs on les voit ivres d’alcool, de drogues et de sang brandir les armes d’un prochain massacre. Alors qu’ici, un gros, le cigare encore chaud, étouffe rubicond de trop de panse soutenu par sa grosse, en larmes. Dans vos boules de cristal messieurs les édiles ? que voyez-vous ? Aristocrates des partis, bouffis d’orgueil, enduits de respectabilité et de crainte, de vos salons et vos lambris arrachez-vous et regardez. Où allons-nous ? Elite éclairée, Princes du dossier, il a t’y ENA petite idée Monsieur X ? Mais tout ceci est notre faute à nous le peuple. Nous avons laissé mourir la démocratie. Il nous faut maintenant tenter de la reconquérir. La démocratie est morte aux révolutions du 18e siècle. C’est un mort-né, trop prématuré. Elle est morte le jour où fût choisie l’élection comme seul mode d’expression de la souveraineté du peuple. De ce jour, le peuple n’est plus représenté que par les aristocrates des partis soucieux de préserver leurs clients. Représentants de la majorité un jour, de l’opposition le lendemain, cabotins aux tribunes, aimables en société, machiavels en coulisses. Ils vivent du parti et le font vivre. D’abord, ils doivent au nid éliminer les concurrents. Ensuite seulement, ils seront les chefs des batailles contre les autres chefs des autres partis. Le peuple par son vote acclame le chef, jamais il ne le choisit. Encore moins décide-t-il de la politique à suivre. Nous vivons sous un régime aristocratique, fondé sur une philosophie « du plus fort », sélection sociale de l’ « élite de la République ». Quand Politicus a réussi, il honore les uns, ignore les autres, distribue ses largesses, fait connaître son courroux. Courtisé et repu, il dindonne et se rit des plus faibles. Politicus, ne nous trompons pas, est actif. Il est en général même hyper actif. Constamment affairé à tisser et consolider les liens de sa coalition, escarmouche à droite, à gauche, repli stratégique, offensive surprise, angoisses, colères et euphories, Politicus est un gros consommateur d’adrénaline. Homme du présent, de l’instant, opiniâtre, il supporte les disgrâces, mûrit ses vengeances et prépare toujours son heure. Pendant ce temps Populus travaille et se démène. Politicus méprise Populus. Surtout le Populus qui n’a pas voté pour lui. Et qui, malgré son opposition, est contraint de payer tribu à Politicus. Car une fois élu Politicus devient l’Etat, entité abstraite et supérieure aux hommes qui a sa propre raison, ses propres lois, ses fonds occultes, ses tractations de coulisses, ses hommes de main… Parfois, Populus se révolte envahit les rues, boude le travail. Alors Politicus devient miel promet tout et son contraire, organise assises, médiations, commissions, légifère et réglemente dans la hâte et la fébrilité. Enlève à Pierre pour donner à Paul. Bientôt, Populus désorienté et fatigué se calme, Politicus peut reprendre alors ses affaires. Pauvre Populus, il est tellement naïf… Et puis ne vit-il pas en Démocratie, le moins mauvais des systèmes politiques ? Depuis plus de deux siècles, on le trompe. Comment pourrait-il découvrir la supercherie puisque tous sont dupes. Et ceux qui ont compris ont tout intérêt à se taire. Qui pourrait en effet s’élever au milieu de la mêlée et démasquer l’imposture ? Mediaticus le pourrait. Il faudrait pour cela qu’il le découvre, ensuite qu’il le dévoile. Mais que cherche Mediaticus ? Plusieurs choses sans doute, mais il vit du scandale et du pouvoir. Politicus, par ses indiscrétions, distille à Mediaticus les rumeurs de scandale. L’habile et rusé Politicus sait aussi honorer Mediaticus, en l’invitant aux bons endroits aux bons moments. De son côté Mediaticus se fait renard, et il ne manque pas de vaniteux corbeaux chez Politicus qui ne lâchent parfois un fromage. Le scandale éclate alors, pendant des jours entre commentaires des uns et des autres, révélations, documents égarés dans les rédactions, rebondissements juridiques… Mediaticus se gave… Il n’est pas ingrat et saura par ses silences récompenser les rumeurs… Non, Mediaticus ne le peut pas, il est lui aussi issu de la République, il a conquis sa liberté par son sang. L’idée que, pendant deux siècles, il a défendu une imposture en prenant pour Pouvoir démocratique une aristocratie de partis, est pour Mediaticus impossible à envisager. Certes il dénoncera volontiers la Nomenklatura, appellera à plus de responsabilité, chiffrera quelques gaspillages et malversations… mais Mediaticus ne peut s’arrêter, l’actualité lui file entre les mains. Les questions de fond sont trop longues et complexes…En quoi réside exactement l’imposture. En fait, il nous manque la chambre des représentants tirés au sort. Nous avons des représentants élus, mais pas de représentants tirés au sort. Or il n’y a qu’avec cette chambre du peuple qu’un système politique produit de la démocratie. Sans elle le système produit de l’aristocratie de partis ; les Athéniens le savaient et nous l’avons oublié. Pour parfaire notre système politique il faut introduire cette nouvelle chambre et la doter de pouvoirs.

Mediaticus :
- Mais, nous ne sommes pas une cité antique, nous sommes des millions, comment tirer au sort, et le sort désignera-t-il les meilleurs ? Qu’avons nous à faire d’une chambre d’incapables ? N’en a-t-on pas déjà suffisamment ?

Sagitus :
- Techniquement, constituer un panel représentatif de 500 à 1000 personnes au sein d’une population ne présente aucune difficulté. Quand à la capacité, nous ne recherchons pas les meilleurs mais une image la plus fidèle possible du peuple, sa ressemblance. Nous ne recherchons pas la compétence, nous introduisons la conscience. Nous ne voulons pas de vote politique, de votes de groupes, de votes de clans, nous voulons les votes de personnes en conscience sur des principes de sagesse, d’équité et de droits.

Politicus :
- Et qu’est-ce que je deviens moi ? que faites-vous des milliers de votes que j’ai réunis sous mon nom ? Vas-t-on s’en remettre au hasard et dénier le droit que possède le peuple de désigner par son vote les élus qui vont le représenter ?

Sagitus :
- Mais Politicus, ce n’est pas ta mort qui est proposée, c’est en fait ta renaissance. Tu es essentiel. Demain ce n’est pas à quelques députés assoupis et partisans que tu t’adresseras. Devant toi, tu auras un auditoire avide, qu’il faudra convaincre à chaque discours. Les jeux ne seront pas joués d’avance par les disciplines de groupe. Les lois que tu portes au fond de toi, dont tu sais l’importance, enfin tu pourras les soumettre. Ton art et ta connaissance des choses publiques sont indispensables pour éclairer les votes, le carcan du parti te sera plus léger, tu verras. Et puis tu gardes le gouvernement. N’est-ce pas cela que tu convoites ?

Politicus :
- Je ne vois toujours pas l’utilité de cette nouvelle chambre, le pays deviendra ingouvernable !

Sagitus :
- Politicus, toute aristocratie a une fin, seul Populus résiste au temps. L’aristocratie des rois et des empereurs a été balayée. Tu représentes l’aristocratie des partis et toi aussi le vent de l’évolution t’emportera. Tu perds de jour en jour ton crédit auprès de Populus. Tu es moribond, tes organes se décomposent, l’odeur va bientôt devenir insoutenable. De grand ordonnateur, tu es devenu un arbitre partial et corrompu, bientôt on t’expulsera du stade. Veux-tu finir ainsi dans les poubelles de l’histoire ? Toi Politicus, qui dans le passé a milité pour l’éveil du peuple, au moment où il sort des nimbes tu t’inquiètes pour ton sort ?

Politicus :
- Mais enfin, le contexte international, la difficulté des choses, le monde complexe dans lequel nous vivons, comment des gens tirés au hasard dans une population pourront-ils juger qu’une loi est bonne ou mauvaise ?

Sagitus :
- Politicus, qu’est ce qu’une bonne loi ? Est-ce à moi de te le rappeler ? La loi est faite pour Populus, s’il ne peut la comprendre, ce n’est pas Populus qui est mauvais mais la loi. Populus s’organise spontanément et gère une complexité bien plus grande que tu ne peux imaginer. Il est fort capable pendant 3 à 5 ans, une fois dans sa vie, de juger en son âme et conscience si une loi est bonne ou mauvaise, nécessaire ou inutile. A toi de faire des lois simples, Populus en jugera. Laisses ensuite aux tribunaux et aux juges le soin d’appliquer la loi aux cas d’espèce.
Politicus :
- Dans un monde complexe la loi ne peut être simple, tu le sais bien » (ricanements).
Sagitus :
- Le monde est peut-être complexe Politicus, mais les hommes sont restés les mêmes, ils aiment et détestent, souffrent et jouissent. Rires et pleurs d’aujourd’hui sonnent comme hier. La loi n’est pas là pour gérer la complexité du monde, la loi n’est pas là pour prescrire mais pour interdire. La loi est faite pour les hommes, pour protéger la liberté de chacun, non pour servir tes desseins Politicus. Le monde est suffisamment complexe sans qu’il y ait besoin de compliquer aussi les lois des hommes. Tu ricanes Politicus, ton cynisme, n’est-il jamais repu ? Car ce monde qui se couvre de menaçantes nuées est ton monde. On te voit courir à droite à gauche de meeting en meeting, de studios en plateaux, conférences après conférences partout clamer haut et fort que tu as changé le monde et que tu t’apprêtes à le changer encore. As-tu vaincu les guerres ? As-tu vaincu la faim, le viol et la misère ?

Politicus :
- Non, mais…
Sagitus :
- Non ! Alors tu as échoué et tu es condamné, car depuis toujours c’est la paix que Populus désire plus que tout. Tu as échoué Politicus. Ta Démocratie vend des armes, tu participes aux massacres, tu encourages les intrigues. Et lorsque parfois tu t’engages, soudainement devenu chevalier de la Paix, c’est Populus qui t’y pousse horrifié par les atrocités, la souffrance des peuples désarmés lui est insupportable. Ta République, ta politique nous corrompent. Tu représentes à toi seul, la Nation, et tu obliges son Peuple à assister à cet insoutenable spectacle de telle mère le cœur déchiré, les yeux noyés d’avoir trop pleuré, qui exhibe devant Mediaticus son enfant mort dans des combats à ta gloire. Quels sont ces prétendus intérêts supérieurs qui conduisent les troupes des démocraties à assister impuissantes aux pires génocides ? Quand avons-nous donné notre consentement ? Tu vas en guerre sous les pressions, puis tu laisses humilier nos soldats. Pour finir tu nous obliges à soutenir le bombardement de villes et pour cela tu avives notre haine. Que n’es-tu pas entré dans Bagdad en libérateur, quand tu le pouvais ! est-ce pour que nous puissions contempler depuis 10 ans la misère d’un peuple sous embargo subir le joug de son dictateur ? Pourquoi ne pas s’être retranché dans Sevrenivsca ou Pristina, la guerre était là, si pour finir on allait devoir bombarder Belgrade où la guerre n’était pas. Veux-tu délibérément nous compromettre en faisant de nous les complices de ton impuissance, de tes discordes et hésitations meurtrières ? Voir s’achever un siècle de massacres par un dernier massacre, voilà ton bilan Politicus. C’est ton bilan pas le nôtre, ne mêles pas les peuples à ces horreurs. A cela ils n’ont jamais consenti ! Toujours ils l’ont subit. Populus a déjà beaucoup sacrifié à tes idéaux Politicus, partout il aspire à la paix
Politicus :
- Il t’est facile à toi, qui es loin des responsabilités d’être un donneur de leçons. Crois-tu que ton peuple soit si pur ? N’est-ce pas lui qui à chaque fois participe aux massacres ?
Sagitus :
- Tu as raison Politicus, mon Peuple comme tu dis n’est pas si pur. Jamais il ne le sera du reste. C’est pourquoi l’Etat de Droit lui est indispensable. Mais ce n’est jamais spontanément que Populus s’élance dans les rues, les armes à la main pour assassiner ces voisins d’hier. Ceci n’est que l’aboutissement, la partie visible de l’iceberg. Avant qu’une société ne sombre dans le chaos, elle doit être ébranlée pendant des mois, parfois des années. Qui pendant tout ce temps a essaimé son fiel ? Qui par ses surenchères irresponsables, ses ultimatums, ses slogans a désigné le « bouc émissaire » et attisé les haines ? Je te vois qui pâlit Politicus. Tu le sais bien, pas de foule sans tribun, pas d’expiation sans sacrifices. Les débats des cafés du coin ne conduisent, au pire, qu’à des bagarres hésitantes de pochetrons. Lorsqu’une foule se trouve opportunément armées, qui distribue les armes ? Qui finance et organise la révolte ? Qui fusille le déserteur ? Qui, si ce n’est toi et tes alliés du moment Politicus.
Politicus :
- Certes dans le passé j’ai fait des erreurs et j’admets que ceci a entraîné quelques dégâts collatéraux auprès des populations. C’est vrai que parfois les utopies que j’ai défendues ont conduit à des conflits, mais d’autres ont amené la démocratie, le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. L’esprit radical n’a-t-il pas construit ensuite l’instruction pour tous ? Peut-être ne sommes-nous pas une démocratie, mais une méritocratie, les plus aptes gouvernent. Ils sont sélectionnés dès l’enfance par l’Education Nationale, ils forment l’élite de nos grandes écoles et universités. Ils ont construit l’Etat de droit, grâce à eux Populus n’a plus à craindre le despote. Ils étaient là en 1848 auprès de lui !
Sagitus :
- Puisses-tu suivre les traces des plus illustres de tes prédécesseurs et les dépasser Politicus, car tu me parles de passé et moi d’avenir. Tu crois avoir fini ton œuvre, alors qu’il y manque la clef de voûte. Donne à Populus sa chambre du peuple et ta démocratie sera complète. Que les chambres des élus décident de la politique et que celle du peuple l’entérine en son âme et conscience. Si tu es vertueux et que tu ne fais qu’un avec Populus tu n’as rien à redouter de lui. Par contre toi le corrompu, le médiocre, le scribe zélé, pars et cache-toi, fais-toi vite oublier car Populus pourrait bien te demander des comptes. Politicus, ton heure de gloire sonne maintenant, extirpe-toi de la bureaucratie, élève-toi au-dessus de la mêlée, personnifie les plus hauts sentiments de l’homme, embrasse le monde de fraternité et de justice et Populus sera alors un allié indéfectible ! Ne laisse pas le sort de l’espèce dépendre des susceptibilités et des humeurs des plus ou moins grands de ce monde. Toi qui a l’âme politique et le cœur au peuple sculpte la dernière pierre de ton édifice qu’il puisse servir de refuge au milieu des tempêtes qui s’annoncent.
Politicus :
- Mais mon bon Sagitus, ce n’est pas ce que Populus me demande, lorsque je reçois à mon ministère tel représentant de telle profession, il demande que je réglemente que je légifère que je protège.
Sagitus
- Enfin Politicus, tu ne fréquentes que des Politicus et des Mediaticus, les représentants dont tu parles sont aussi éloignés de Populus que tu peux l’être toi-même. Ils sont comme toi : une fois élus ils ne représentent plus qu’eux-mêmes. Ils doivent comme toi tisser leur toile pendant des années pour asseoir leur position. Hommes et femmes de pouvoir sont arachnéens. A chaque omission coupable, à chaque pieux mensonge, à chaque duperie réussie, ce qui n’était que condescendance affective devient, à force de pouvoirs et d’éloignement, oublis méprisants. Ils oublient tout simplement Populus. Celui-ci, pour ce faire entendre, est obligé de casser, bloquer, saccager. Chacun sort alors à son tour du grand coucou suisse de Mediaticus et entame à son heure son refrain. Ça commence par le terrain. Le syndicaliste tente de nous faire pleurer sur la condition ouvrière. Du Zola technocratique tinté d’une ombre de marxisme léninisme, affligeant. Le paysan explique juché sur un tracteur 4x4 doté d’un hydraulique dernier cri, qu’il meurt de surproduction et de surendettement. Toutes les 6 heures apparaît un petit vizir. Il va alternativement de gauche à droite ou de droite à gauche. Il tente de capter l’attention pendant les 8 secondes que lui accorde Mediaticus, Grand horloger de l’information, Maître du coucou. Lorsqu’il va de gauche à droite le vizir dit : « le gouvernement est sensible (s’il y a des morts ou des blessés accidentels, il peut aller jusqu’à l’émotion ; lorsqu’il y a meurtres ou des sévices importants, on conseille le terme : horrifié). Il délégue sur place les moyens nécessaires. Il exprime la gratitude de la nation envers ses hommes et ses femmes admirables qui font un travail extraordinaire dans des conditions d’extrêmes difficultés. Il s’est saisi du dossier, une concertation est ouverte entre Trupignol et Tartignole qui devrait aboutir à des mesures concrètes. D’ores et déjà il annonce qu’il débloque une enveloppe (au montant de l’enveloppe tout le monde se tait)… qui manifeste la volonté du gouvernement d’agir vite ». Puis assailli par Mediaticus qui attend sa confidence ou son petit mot, le petit Vizir disparaît dans le coucou. Lorsqu’il se déplace de droite à gauche, le petit vizir dit : « l’opposition est très (sensible, émue, horrifiée), mais elle constate que les moyens mis en œuvre sont très largement insuffisants, ceci, malgré le travail admirable des hommes et des femmes qui se dévouent dans des conditions que la politique de l’actuel gouvernement a rendues insupportables. Elle note une fois de plus que le gouvernement s’est saisi du dossier dans la fébrilité, sans véritable concertation préalable entre Turpignol et Tartignole. L’enveloppe promise est scandaleusement insuffisante, ce qui en dit long sur le dédain que manifeste le gouvernement pour cette affaire ». Mediaticus quémande son petit os et petit vizir disparaît. Mediaticus revient toutes les heures répéter les messages et les confidences qu’il a pu glaner, il analyse, débat amplifie... Pendant ce temps on entend le tic tac de Populus qui travaille.
Mediaticus :
- Je vous interromps messieurs car une nouvelle nous vient des Etats-Unis : une tour du World Trade Center de New York vient d’être percutée par un avion… L’attaque terroriste se confirme, après qu’un deuxième avion ait à son tour heurté la deuxième tour. Le spectacle est stupéfiant : les deux tours du plus grand centre des affaires au monde sont maintenant en feu… On apprend à l’instant que le Pentagone est à son tour la proie des flammes, les témoins parlent là aussi d’un avion… Un quatrième avion s’est écrasé en Pennsylvanie… Notre émission s’interrompt. Place à l’actualité édition spéciale USA under attac.

11 septembre

L’horreur absolue, la violence sauvage, quel délire de quel meurtrier mythomane ! Quel aveuglement, quel dépassement de soi sauvage et froid des exécutants ! Qu’a-t-il pu se passer avec ceux-là pour qu’ils en arrivent là ? Comment croire que pour faire la félicité des hommes il faille commencer par les martyriser pour enfin les sacrifier ? Quelle est cette raison supérieure qui justifie les meurtres ? raison d’Etat ? Raison de Dieu ? Querelles de personnes ? Peut-il subsister en notre monde cette sorte de raison ? Quelle offense demande la vie de milliers de personnes innocentes pour vengeance ?
Quel terrible fossé a-t-on creusé entre les peuples, quelle humiliation avons-nous du infliger à ce reste du monde pour qu’il produise cette haine meurtrière des valeurs, des idées et des hommes ? De quelle nature est cette terrible addition que paye aujourd’hui le peuple américain. Quels crimes ont pu commettre ses dirigeants qui exigent un tel massacre pour réparation ? Oh, sans doute rien de plus que ne l’exigeait la raison d’Etat et la défense des intérêts américains dans le monde. Jamais, le peuple américain n’a été consulté sur le détail de ces opérations. Il ne peut à aucun moment être tenu responsable. Une fois la douleur et la rage passées, on ne pourra faire l’économie de l’analyse des causes profondes de cette escalade dans l’horreur.
Les personnes qui ont commis ces meurtres n’avaient plus d’espoir en ce monde. Martyrs et victimes coupables de l’obscurantisme qui a rongé leur raison. Ils servent une cause religieuse attachés comme des chèvres à la charia, ils servent Dieu, le paradis est à eux. Derrière eux se dessinent les véritables monstres dont le but est politique et le calcul froid. Vénérés comme des Dieux, fascinés par leur pouvoir à ordonner la mort, chanceux comme les crapules, gourous de sectes obscures. Ils veulent étendre leur dictature. La terreur ou l’adulation, voilà le choix qu’ils proposent, le chaos est leur but. Là dans cette misère mystique ils recrutent des âmes qu’ils vouent aux enfers en leur vantant le paradis. Ils ordonnent et organisent les boucheries et festoient sur les cendres. Mais derrière eux, quelles sont ces ombres qui financent, entraînent, organisent, hébergent ? Qui compose ces diasporas ? De quels relais d’opinion disposent-elles ? Comment cohabite-t-elles avec les mafias des armes et des drogues ? Enfin, comment ceci se transforme en commandes à de respectables fabricants d’armes ? Armes que l’on retrouve partout, modèles et caractéristiques sur catalogue.
Nous sommes en guerre, sans l’avoir déclarée, face à des ennemis de l’ombre. Nous serions plus fort si nous étions nous-mêmes plus vertueux. Quel est cet obscur islam qui a ordonné la guerre sainte et qui aujourd’hui bombarde les populations civiles américaines ? Quels sont les rôles de tous ceux qui à travers le monde ont vu leurs positions basculer à la chute de l’URSS ? De ces troupes de la terreur, où sont passés les soldats, sont-ils tous repentis ? Et nous-mêmes, vertueux démocrates, dans quelle mesure utilise-t-on ces circuits de l’ombre à des fins peu avouables et tenues secrètes ?
Après 24 heures, le réveil commence, partout à travers le monde, on a peine à réaliser. On parle d’avant et d’après le 11 septembre. Partout, même les supposés coupables s’empressent de se dédouaner, l’article 5 du traité de l’OTAN préjuge d’une ambiance règlement de compte, il n’y aura pas de sanctuaire. Malheureusement la vengeance légitime n’effacera que l’outrage, mais ne réglera pas les questions de fond. Car tout ceci ne vient pas seul. Le déséquilibre se précise, la violence aveugle et fanatique s’est déjà manifestée aux sommets mondiaux, casser détruire, être enfin les maîtres. Les anti-mondialistes ont aussi leurs fanatiques. Comment ressentent-ils les événements ? Ces symboles de la finance et du profit le mal qui ronge notre planète, détruits en direct. Tous ceux qui à travers le monde ont fait le choix de la violence, qui haïssent nos sociétés, parce qu’elles polluent, parce qu’elles sont injustes, parce qu’elles exploitent, tous ceux-là qui se sentent invulnérables parce que leur cause est juste, finiront par comparer les morts, une âme pour une âme, le tribut que paie le reste du monde est beaucoup plus lourd. Alors, entre le coup porté aux symboles de la mondialisation sauvage libérale et les pertes humaines, qui sont, somme toute limitées par rapport aux morts de faim, de génocides, de… sans compter toutes ces espèces qu’on assassine… , qui l’emportera ?
Il est certain qu’il y aura un avant et un après le 11 septembre, comme il y a eu un avant et un après 11 novembre. Là aussi « la der des der, plus jamais cela ! » et pourtant l’horreur n’était qu’à venir, quelle désillusion, une fois de plus…
Le fond du problème est politique. Il réside dans une séparation habile des pouvoirs qui amènera spontanément l’idée de droit des personnes à supplanter toute autre considération dans les relations internationales et les rapports humains. Si elles veulent lutter efficacement contre la terreur, les nations démocratiques doivent s’engager à réformer leurs institutions. Y introduire le vote en conscience avec la chambre populaire. Confisquer les armes, racheter les stocks et démanteler les réseaux, former les personnes, asseoir les institutions locales de justice, police, santé, instruction… Protéger les populations et les accompagner dans le temps. Donner aux Nations Unies les moyens militaires d’imposer la paix et la protection des personnes. La tâche ne manque pas. Ni les bonnes volontés.
Peut-être va t-on enfin mettre un terme à la folie qui dirige l’Afghanistan ? Ceux-là même que l’on a armés et formés pour se battre contre les soviétiques. Surtout ne plus se compromettre dans ce genre d’aventures à l’avenir.
Bientôt les larmes sècherons, l’émotion allègera son étreinte, la fatigue petit à petit s’estompera dans le quotidien, la peine succédera au désespoir. Alors Peuple Américain, lève droit ton regard, tu obtiendras justice. Mais après, regarde bien ce qui t’entoure, exige ce dont on t’a privé au débat constitutionnel de 1787, une chambre qui te ressemble « un panel de ta population » d’autres qui, comme toi, partagent tes désirs de justice et d’équité. Que ceux-là soient ta conscience au sein de l’Etat.
Si demain toutes les démocraties du monde s’interdisaient ces manœuvres occultes qui souvent les opposent secrètement. Si elles convenaient une union , sacrée visant à interdire de toute exportation d’armes en dehors de leurs frontières, à traquer les stocks et les détruire, à identifier les complicités et à les juger. Si elles confiaient leur politique étrangère à l’ONU avec pour seul mandat de favoriser l’éclosion de la démocratie dans le monde et la protéger de la terreur.
Il n’y a pas d’intérêts français, anglais, américain,… qui puissent s’opposer. L’intérêt supérieur de la liberté exige une collaboration sans faille. Nous sommes en guerre, si demain le chaos s’installe aux Etats-Unis, qui sera le prochain et dans quel état sera le monde.
Malheureusement, il faut craindre que dès la vengeance assouvie, les mauvaises habitudes ne reprennent le dessus. Va-t-on attendre le jour où d’escalades en escalades partout dans le monde les musulmans soient persécutés et à la merci de la vindicte populaire et qu’ils persécutent en retour ? Ce jour-là, les monstres auront gagnés. Les actes des dirigeants doivent être passés au crible de la conscience du citoyen. Exigeons tous une chambre de représentants tirés au sort suivant un technique de panel représentatif de la population totale.
Ceci est faisable, nous le faisons à chaque sondage. Les techniques sont au point. Il reste aux juristes et aux élus à rééquilibrer les pouvoirs entre les chambres des élus et celle des représentatifs, soumettre le tout à referendum. Aucune utopie dans ceci. Cela ne nécessite que volonté et détermination.
Ne ratons pas cette opportunité historique d’unir ceux qui refusent la violence et sont prêts à lutter contre toutes formes de terreur. Comptons-nous, nous sommes des milliards, les autres ne sont que milliers. Le ferment de la terreur est la misère. L’éradication de la misère doit être notre combat. Demain si nous le voulons, Américains du Nord et du Sud, Russes, Européens, habitants du Pacifique et de l’Océanie nous pouvons réorienter nos politiques, en finir avec la misère en soixante-dix ans et éradiquer la terreur d’Etat d’où qu’elle vienne. Plus on attendra plus ce sera difficile, car nous devons faire propre, économe et il semble que les conjonctures climatiques ne nous soient pas très favorables.
Supposons que demain, les membres du G8 décident de ne plus échanger d’armes qu’entre eux. Que cela s’étende aux pays de l’Est, à Israël, à l’Amérique du Sud et Afrique du Sud, l’Inde. Que ces pays activent leurs réseaux pour acheter les stocks disponibles et démanteler les filières. Il ne restera sur le marché que les dictatures et les mafias. Les ennemis, alors, se présenteront d’eux-mêmes. Parallèlement, recrutons des volontaires issus des armées des différents pays et formons des bataillons internationaux, dotés de l’armement le plus sophistiqué que l’on puisse imaginer qui s’interposent efficacement entre les belligérants, protégent les civils et les biens, et imposent des institutions démocratiques. Que cette force puisse faire appel à tout moment à la logistique militaire des pays membres. Qu'elle traque partout les monstres et les mettent hors d’Etat de nuire. Ils seront les justes.
Quant à Jérusalem elle ne peut appartenir à aucun Etat, qu’elle soit dédiée à Dieu puisqu’elle est Sainte. Qu’elle soit sanctuaire,. Elle est l’âme judéo-chrétienne-musulmane du monde. Qu’elle soit sous l’autorité des religieux, qu’ils comparent leurs textes et prient ensemble le Seigneur, il leur montrera la voie, ils seront des exemples. Ce Dieu que tous invoquent ne peut prendre parti, les justes paroles sont dans le cœur, qu’ils se recueillent et s’oublient totalement les uns près des autres plusieurs fois, tous les jours s’il le faut, bientôt ils deviendront frères.
Naïveté que tout ceci ! Peut-être, peut-être pas. Cela dépend de nous citoyens du monde, exigeons notre chambre du peuple ! Confions Jérusalem aux prêtres que toute arme et violence y soit prohibée, et là nous verrons si le monde est condamné éternellement à répéter toujours ses horribles exactions.
Et que l’on ne s’inquiète pas des conséquences économiques, la loi et l’ordre ont toujours favorisé les affaires. Il y aura certes quelques reconversions d’usines qu’il faudra gérer. Mais nous avons tout à y gagner. Partout à travers le monde il existe des personnes attachées aux droits fondamentaux. Entretenir les luttes souterraines, ne mène qu’au chaos et nous conduit à renier les principes qui font notre force. S’il faut se battre faisons-le à visage découvert, n’utilisons plus d’obscures troupes de mercenaires, dans de sombres complots entre sergents dictateurs. Ne cédons pas devant l’universalité des principes des droits de l’homme. Seule voie de libération pour l’humanité car ne défendant que les droits personne du seul fait de sa naissance Or, seuls des membres du peuple réunis en assemblée face à leur conscience peuvent défendre efficacement ces principes afin qu’ils s’imposent à ceux qui nous dirigent et que les hommes d’église prient ensemble pour notre salut à tous et recueillent les âmes de ceux qui vont mourir. On nous impose la guerre, il faut que nous soyons forts de notre cause qu’elle rallie les âmes pures, terrorise les méchants et anéantisse le Mal !

Tribunal de l'histoire

Nous sommes des créations de l’histoire et chacun sait que l’histoire encore brûlante d’un passé récent est beaucoup plus difficile à commenter que l’histoire figée par le froid passage des siècles. Or, en beaucoup de lieux, où la pauvreté règne, les évolutions qui ont bouleversé les modes de vie traditionnels s’étalent sur quelques générations dont les plus anciennes peuvent encore témoigner. Pourtant le développement humain est un phénomène planétaire, tant hier qu’aujourd’hui, caractérisé, au sein des sociétés, par la recherche, la maîtrise et le respect de principes universels qui entretiennent l’espoir de mieux-être.
Les milliards de personnes qui peuplent notre planète sont des survivants, la descendance de quelques-uns. Un généalogiste omniscient qui connaîtrait la longue liste des filiations construirait un arbre généalogique à un tronc, quelques branches mortes, des milliards de rameaux portant des feuilles et des milliards et milliards de graines.
La préhistoire de l’humanité est au début l’histoire de quelques-uns. Avec la prolifération des sapiens progressivement l’histoire devient celle des peuples organisés en Cités, en Etats, en Nations, en Alliances. Certes, le souvenir de l’origine commune s’est perpétué à travers les légendes, les mythes fondateurs, les genèses dont chaque culture s’est dotée. Mais à mesure que les peuplades s’isolaient et se différenciaient culturellement et linguistiquement, les différents groupes s’approprièrent chacun l’origine. Les membres des autres groupes se sont vus relégués au rang des choses dont la nature abonde, au même titre que les animaux domestiques. Ainsi, pendant des millénaires, partout des personnes ont pu réduire leur parentèle en esclavage, sans un soupçon de remords, alors que souvent elles étaient dans leur propre société admirées et respectées pour leur dévotion au culte de la famille et des ancêtres. Chaque civilisation à son tour a tentée, à travers des pratiques dévotes autour de textes ou coutumes sacrés, d’élucider et de propager des principes universels. Sachant impossible la félicité terrestre, l’humanité s’est accrochée à l’espoir de renaissance dans un monde meilleur. Les pratiques religieuses se sont trouvées fort heureusement secondées dans leurs efforts par la recherche scientifique. Etablie autour de systèmes et de protocoles organisés par la raison et vérifiés par l’expérience, l’activité scientifique a un mode opératoire très différent de l’activité dévote qui repose sur l’oubli de soi et la révélation. Les deux institutions se sont évidemment heurtées. Mais à la Renaissance en occident, la science naît de la religion. Le message que nous livre la connaissance aujourd’hui, en éclairant nos origines et nos modes de vie ancestraux, est de nature à mettre un terme à de nombreuses querelles sur la supériorité supposée des uns ou des autres.
La différenciation que l’on observe entre les peuples n’est que le résultat du plus ou moins grand isolement que les lignées ont vécu. Ce nouveau siècle offre à notre descendance la possibilité de réunir les derniers isolés. La connaissance par chacun d’entre nous de ses véritables origines est certainement l’un des ferments nécessaires à une plus grande cohésion mondiale, élément essentiel pour relever les défis de ce début de 21e siècle. En effet, chaque lignée humaine est porteuse de progrès et de nouvelles connaissances, elle doit à ce titre être au plus vite mise à l’abri de la misère. Or, pour qui souffre de la misère, victime de la dureté de la nature, ce ne sont pas tant les caprices des éléments qui occasionnent ses souffrances, que ceux des hommes qui par leur lutte fratricide déstabilisent des équilibres déjà fragiles. La précarité, la disette ou la famine ont été jusqu’ici le lot quotidien de l’immense majorité. Notre civilisation commence à peine à sortir de cet état. L’expérience acquise par les pays qui ont trouvé récemment le chemin de l’abondance est transmissible à d’autres car ce chemin repose sur l’usage et le respect de principes universels qui transcendent la condition humaine.Parmi les nombreux principes qui régissent notre univers, tous sont indispensables à la maîtrise des arts et des sciences. Heureusement le nombre ne nous fait pas défaut et il n’est pas indispensable pour chacun de les connaître tous, car les compétences ne sont utiles que partagées et différenciées. Cependant, tout être humain devrait pouvoir en saisir un certain nombre en commun, afin que petit à petit le sentiment d’appartenance à une communauté mondiale transcende l’appartenance aux cultures locales, sans pour autant les faire disparaître, car elles sont indispensables aux besoins de différenciation des personnes. Parmi ces lois et principes universels beaucoup concernent le domaine de l’inerte ou du biologique. Notre développement économique leur doit énormément, par les applications industrielles et agricoles qu’ils ont générées. Dans les domaines des sciences sociales et morales les certitudes sont beaucoup moins nombreuses et plus discutées. Les deux derniers siècles sont marqués par de nombreux tâtonnements qui semblent ne jamais vouloir aboutir. Un principe cependant petit à petit s’impose. Il concerne les droits des personnes et la préservation des libertés individuelles, et doit être considéré comme l’une des clefs indispensable du développement humain. Les Nations qui les premières ont réussi à construire leur droit autour de ce principe, ont toutes aujourd’hui réduit considérablement les difficultés liées à la pauvreté et pratiquement vaincu la misère. Les principes qui transcendent les époques et les êtres appartiennent au patrimoine de l’humanité tout entière, ils constituent en vérité la mesure même du développement humain, qui ne saurait se réduire au simple confort matériel.Le 20ème siècle restera certainement dans l’histoire des hommes comme le plus paradoxal et le plus déconcertant, empreint de généreux élans et de brutales destructions. Pour ce qui concerne développement humain, le bilan est certainement globalement positif. Cependant les contrastes qui s’affichent entre les différentes régions constituent la grande désillusion quant à l’efficacité des plans et programmes de développement. Les événements auraient certainement été très différents si cette période n’avait pas été le théâtre d’un terrible affrontement doctrinal, dont les plus pauvres allaient pâtir. Essayons de nous projeter fin 2100 au « Tribunal de l’histoire » et imaginons comment on expliquerait : « A l’issue de la seconde guerre mondiale, alors que l’Europe et le Japon déblayaient leurs cendres encore chaudes, la querelle vieille d’un siècle entre partisans d’une collectivisation du capital et d’une planification étatique et partisans de la propriété privée du capital et de l’initiative individuelle dégénérait en conflits à travers le tiers-monde, qui s’extirpait de la gangue coloniale. La stratégie de guérilla permanente qui s’établit alors entre les groupes sociaux, les nations et finalement les peuples, allait entraîner la plus folle course aux armements qu’il est possible d’imaginer, dépassant en puissance ce qui était nécessaire à la destruction totale de toute civilisation sur la planète. Partout, dans les pays assujettis par l’adversaire on ourdissait des complots, on armait des affamés, des bataillons d’enfants. Les pires exactions qu’engendrent les guerres étaient justifiées au nom de la liberté. Les libérateurs, une fois assurés de leur victoire et forts du soutien de leurs puissants alliés, se transformèrent pour de nombreux peuples en cruels geôliers. C’est sur ce terreau de violence et de corruption que les plans de développement furent entrepris. Ils étaient conformes au credo économique du moment, c’est-à-dire fondés sur une accumulation rapide de capital. On pensait qu’un rythme soutenu d’investissement, pendant quelques décennies, conduirait inévitablement à une convergence des économies vers les performances des meilleurs. La course au développement était résolument engagée. Et il faut reconnaître que les premiers résultats furent plutôt encourageants. Mais bien vite on allait déchanter. Le tournant s’opère en une vingtaine d’années, aux alentours de 1980. Il se manifeste par le passage des « pays libres », d’un mode de production automatisé de type taylorien avec traitement papier de l’information à une production robotisée avec traitement informatisé. Cette mutation qui ne s’est pas faite sans douleurs a définitivement établi la suprématie d’un bloc sur l’autre, tant elle est de nature à améliorer considérablement les rendements dans l’ensemble des activités humaines. De plus, l’enthousiasme qui avait porté l’idéologie communiste s’était fort estompé au fil des générations à mesure que le système s’engluait dans la bureaucratie et la terreur. Depuis plusieurs années, on tentait vainement de museler une dissidence de plus en plus active. La fin du communisme fut perçue comme une libération par beaucoup, mais elle signifiait pour d’autres, la fin d’un âge d’or. En effet, il devint beaucoup plus attractif et stratégique d’investir dans ces pays qui s’ouvraient, plus proches culturellement et dont les populations étaient éduquées, que de maintenir des alliances incertaines et fort coûteuses avec des Etats ne présentant plus les mêmes enjeux géopolitiques. Et ce, d’autant plus que le brutal changement de politique monétaire avait tari le flot jusqu’alors abondant du crédit. Le soutien fut petit à petit soumis à des conditions, on frôla à plusieurs reprises la faillite. Les pays les plus pauvres durent mettre en œuvre des politiques draconiennes visant à réduire leurs dépenses publiques. Les maigres infrastructures et institutions héritées du colonialisme ou construites dans l’euphorie des premiers plans n’y résistèrent pas et le passage au 21e siècle fût, pour certain, synonyme de chaos… ». Quant au jugement, que prononcerait ce « Tribunal de l’histoire » nous vous laissons la soin d’en décider. Cependant un profond sentiment de criminel gâchis domine en la circonstance. Malgré tout, une leçon essentielle se dégage de cette période mouvementée : dans tous ces conflits, les systèmes qui ont assis leur développement sur le respect des droits des personnes en ressortent vainqueurs. Le développement est comme le cœur, il bat dans la poitrine des hommes. Assurez-leur la paix, nourrissez leur corps et leur esprit et bientôt ils développeront des aptitudes qu’eux-mêmes ne s’imaginaient pas. Les économistes considèrent aujourd’hui que la croissance repose principalement sur le concept de capital humain. Celui-ci prend la forme de connaissances, de savoir faire, de brevets, d’expériences… A la différence de son pendant, le capital physique et financier, il n’est pas sujet à dépréciation rapide : avant qu’on ne dépasse Newton, l’humanité attendra Einstein. Il se renouvelle et s’enrichit au rythme des générations à condition qu’il soit transmis. Ce n’est pas en soit une découverte et les programmes de développement ont toujours inclus des initiatives visant à favoriser les transferts de technologie et à promouvoir l’alphabétisation. Pourtant, les étudiants du continent africain ou du sous-continent indien préfèrent souvent s’installer dans les pays d’accueil, malgré les difficultés. Il semble que ce soit principalement le manque de libertés que ces toutes nouvelles élites cherchent à fuir par leur exil volontaire ; libertés politiques baillonnées par des systèmes de gouvernement à parti unique ; libertés économiques par la difficulté à trouver des financements privés et par l’omniprésence d’une bureaucratie tatillonne, spoliatrice et souvent corrompue ; mais aussi libertés sociales par le poids des cultures traditionnelles, des hiérarchies ethniques et des castes. Le phénomène d’émigration ne touche pas que les élites intellectuelles, nombreux sont ceux qui, pour échapper à leur misère, fuient leur pays armés de leur simple courage pour conquérir ce monde riche et libre que constituent les pays développés en plein essor économique. Là encore, on y perd les plus entreprenants. Les politiques de développement de la deuxième moitié du 20e siècle, se sont contentés d’investir dans de lourdes infrastructure qui se sont très rapidement dépréciés faute d’entretien régulier, et de coûteuses dépenses en armement, mais le contexte géopolitique n’a pas permis l’éclosion et la maturation des autres éléments institutionnels indispensables au développement. En ce début de 21e siècle, le contexte géopolitique a considérablement évolué, et ne subsiste aujourd’hui des grandes querelles d’hier que des bouffées de violence par contrecoup et des cicatrices encore douloureuses, tout espoir n’est donc pas perdu. La préhistoire et l’histoire donnent raison à Condorcet : l’humanité est très certainement infiniment perfectible. La première condition est qu’elle sorte de la misère qui, tant qu’elle perdure, constitue un obstacle infranchissable. La lutte contre la pauvreté ne peut se gagner en quelques années, par contre des batailles décisives contre la misère et l’horreur doivent être menées. Il convient sans doute ici de différencier la pauvreté de la misère. Cette dernière se caractérise par la difficulté à obtenir le minimum calorique nécessaire à la survie physiologique, alors que la pauvreté est un concept beaucoup plus relatif qui se compare à la richesse moyenne des individus composant une société. La misère rend incapable le développement humain car les populations qui en souffrent, consacrent l’ensemble de leur temps à leur survie. Tenaillées par la faim, les échecs dans leur quête quotidienne les affaiblissent et créent des carences entraînant des handicaps parfois irréversibles chez les nourrissons et les très jeunes enfants. La pauvreté n’est pas en elle–même un obstacle au développement, la misère l’est. La révolution industrielle s’est construite sur la pauvreté et l’a fait reculer grâce à la mobilité sociale, générations après générations. Dans les ruines de la misère et des guerres, l’exode est la seule mobilité que l’on constate. L’éradication de la misère passe par la pacification et une stabilisation des systèmes politiques. Entre aide au développement et aide militaire, il faut choisir. Toute entreprise de développement, surtout aux premiers stades, se trouve totalement anéantie dès qu’un conflit surgit. Si certains sont encore assez inconscients pour se livrer bataille, qu’ils le fassent avec les armes qu’ils auront su produire. Les sacrifices commerciaux inévitablement associés à une telle politique doivent être considérés comme des investissements dont le retour ne peut être à moyen et long termes que très profitable. En effet, la structure du commerce mondial nous montre sans équivoque que les échanges croissent en fonction de la richesse des pays et que la concurrence existant entre les pays développés leur est finalement profitable. De façon complémentaire, dès qu’un pays s’engage vers la paix civile et le respect des droits des personnes, des programmes d’aide doivent immédiatement suivre, le pays devient un protectorat de l’ONU. En priorité, l’aide doit porter sur le terrain et s’adresser aux personnes. La forme qui consiste à la distribuer sous forme de Revenu d’Existence associé à des microprojets financés par des institutions locales chargées de collecter l’épargne, semble en la matière très appropriée. L’aide est alors directement ressentie par les populations et essaime partout des embryons d’institutions. L’aide aux gouvernements portant principalement sur la formation et l’entretien d’un corps de magistrat et de policiers indépendants, garants devant l’ONU des droits de la personne et des libertés civiques et sur un investissement en infrastructures visant à favoriser l’essor des communications intérieures et extérieures. Forts d’une stabilité conquise, d’une population de plus en plus savante, ces pays ne manqueront pas de rassurer et d’attirer les investisseurs étrangers, accentuant ainsi les transferts technologiques et de savoir-faire. Cette inflexion dans les stratégies d’aide au développement de l’ONU n’est pas révolutionnaire, elle entend soutenir en fait une évolution déjà amorcée. En effet, le respect des principes universels est en train de transcender d’une part les cultures, par l’activité de la communauté scientifique internationale qui prospère, et d’autre part les souverainetés nationales par celle des organismes internationaux qui se renforcent. Les Etats soucieux de s’engager dans cette voie ont besoin maintenant de se défaire des mauvaises habitudes héritées du passé et d’asseoir mondialement les principes qu’ils défendent pour eux-mêmes afin que les actes qu’ils commettent en vertu de la Raison d’Etat ne heurtent plus la raison ordinaire. Cela ne se pourra que si la raison d’Etat est soumise à la raison ordinaire.